Verveine


Verte veine
goût que j'aime
qui m'emmène
vers les plaines
des poèmes
qui dépeignent
les fontaines
aux eaux pleines
qui rejoignent
les lagunes
où se baignent
très sereines
les baleines
qui entonnent
des airs bleus.

— Eleonore Sur

Correspondances

Dessin G. Miro
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

— Charles Baudelaire - Les fleurs du mal

Comme un saphir


Bleu saphir, enchâssée comme le plus pur des joyaux dans un écrin sans pareil, la dune grise, la mer, au loin offre sa magie.
La dune grise, le plus beau des jardins, tantôt mauve, tantôt jaune, tantôt blanche, témoigne au gré des saisons une magnificence inégalable de plantes agencées par un Grand Maître.

Je vais, enchantée par le spectacle, comblée par les senteurs exhalées par ces plantes remarquables capables de supporter embruns et vents puissants.
Je vais sur ce chemin autorisé, au milieu de la dune grise, un moment merveilleux, loin des tragédies du monde actuel.

— Liliane Faucher


Peinture en plein air


L'air plein
de la vie, des insectes
timides colorés aux fines ailes.
L'air fort, de ce vent
qui se lève, s'endort,
se déplace et ne meurt.
L'air porteur de la pluie
fine ou dense, cadençante
enveloppant chaque brin,
chaque mare.

Air plein, toi qui est,
fortement, discrètement,
essentiel et absent.
Qui te peindra ?
Et comment ?

— Eleonore Sur

Aujourd'hui il pleut


Le ciel est une fontaine à l'envers.
Ça jaillit d'en haut,
Mais les gouttes ne peuvent pas retourner à la source.
C'est pour cela qu'elles sont tristes !
On le sent bien à leur chant...
Comme une complainte abondante.
Alors les arbres et les fleurs
ont une idée !
Ils prennent les gouttes d'eau
dans leur racines habiles...
Et les remontent doucement vers les nuées.

Un arbre, c'est un jet d'eau au ralenti !

— Eleonore Sur

Home sweet home


We are saying goodbye to our lovely house
it's been a home to birds and bees , lizards butterflies even a mouse.
We have enjoyed you every day tending the garden for insects to play,
drinking wine from our vines,
crushing the grapes with loving care,
inviting friends to come and share.

Barbecues on long summer nights , dancing under the fairy lights,
now we are getting older no more can tend the weeds,
we need to find a new family like fresh new seeds.

We are going to retire by the sea and sit by the beach drinking tea!

— Gilian Reid

Les bouquinistes

Dessin My

Au bord de la Seine,
Sur de minuscules scènes,
Des couvertures bien rangées.

Accrochées au muret,
Des boîtes vertes ouvertes,
Et de livres par milliers.

Soirée bleue, parfum d'aubépine,
Photos et journaux badinent,
Pastels, le passé s'imagine...

— Rolande Causse

La machine à créer


C’est une machine (M) créée pour créer.
Elle a bien marché ; elle a créé un truc (t)
Personne (P) n’a compris ce... machin rose
Tous sont restés cois :
À quoi ? pourquoi ? c’est quoi ?
— On a jeté t
— On a jeté M
Elle n’a manqué à Personne.

— Paul Sanson

Paris-Plage 2055


Nous sommes en l'an 2055. Sous l'effet du réchauffement climatique, la calotte glaciaire de l'Antarctique s'est brisée et a fini dans l'océan, faisant subitement monter le niveau général des mers et océans de la planète. La ville de Paris est engloutie aux trois quarts et la mer (rebaptisée « Mer de Paris ») est maintenant à deux pas de l'Arc de triomphe. La vie a repris son cours et Paris-Plage est devenue une station balnéaire à la mode.

— Gérard Miro

Atacama fauviste


La chaleur implacable
du désert d'Atacama...
Attirance inexplicable
nous avait amenés là.

Démesure qui dispense
de réponses existentielles
et contrastes qui compensent
le vide écrasant du ciel.

— Eleonore Sur

Rencontre


Goutte jaune, lentement,
Plonge, tombe, atterrit.
Mollement sur la feuille
Grumeleuse et douillette.

Elle éclate, se répand,
Et s'étire librement.

Goutte verte, potentielle,
Retenue, se promène.
Elle se lance, se projette.

Elle rejoint la jaunette
Et la touche, la teinte.

La frontière se dessine
Mouvemente, évolue,
En mélanges indécis,
Imprécis éphémères.

Rencontre.

— Eleonore Sur

Oh moon so bright


Oh moon so bright,
you looked beautiful last night;
the corona around you was eerie and bright

I thought about the astronauts
In the space station
Looking down on a colourful nation
I went to bed, my hert full of glee
The show felt it was just for me.


— Gillian Reid

Golden glories


Swinging and shining in the sun, these lovely flowers of spring,
there golden glow is a lovely show for birds flying on their wing,
waving their heads and dancing in the breeze
attracting butterflies and bees
I love my garden every year, for its beauty and cheer
God created gardens for us to take good care and makes our garden lovely for us to share.

— Gillian Reid

Lilian’s Garden


This tree is so stunning; it has had love and care
When people pass by, they stand and stare

She has a special talent to make things grow
Her garden is always a spectacular show

Vegetables are also her delight;
if she could she would nurse them all night.

— Gillian Reid

Eurêka



Sur ma table à dessin
Ma page restait blanche
Le Maire m'avait donné carte blanche
Mais j'avais beau faire, je ne trouvais rien
Ayant froid, je branchai mon radiateur d'appoint
En le regardant, enfin l'idée me vint.

— Gérard Miro

Sur un concept de l’architecte Felipe de Castro.

Le retour du cosmonaute


Le centre de Kourou lui avait donné le feu vert
Il pouvait enfin sortir de cet enfer
Être confiné dans une station spatiale
Finalement, ce n'est pas génial
Il avait revêtu son scaphandre
Pénétré dans le sas
Tapé le mot de passe : « Alexandre »
La porte s'était ouverte ; c'était « sensas »
Mais il ne fallait pas trop s'éloigner
Avec les consignes, pas question de plaisanter.
C'est alors que Kourou lui demanda sur un ton comminatoire
S'il avait son attestation de déplacement dérogatoire
Il se demanda s'ils étaient devenus fous
Ou bien s'ils étaient  saouls.
Ce qu'on lui avait caché
Pour le ménager
C'est à son retour sur terre qu'il l'apprit :
Eux aussi étaient confinés
A cause d'une épidémie
Planétaire. Il en resta bouche bée
Et lui qui avait rêvé d'être accueilli en héros
Regretta de ne pas être resté là haut.

— Gérard Miro

The Corona virus


Here we are once again,
A new virus to cause us pain.
Its moving all around the world,
No-one going out,
Only  for food, round about.
We need a miracle,
People dying, children crying
Animals left alone.
Old people living in fear, just sitting at home,
We never learn from the past, we just live from day to day,
Hoping the viruses keep away.
If only we took more care,
Washing often, keeping clean,
Covering food, brushing teeth every day,
And, maybe, the bugs will keep away.

— Gillian Reid

A new spring


It is getting warmer in the garden,
Flowers popping up all around,
Colours shining all along the ground.
Birds singing, bees buzzing,
Insects rushing to make new lives
Making sure the earth revives.
New leaves appear on the trees,
Blossom, pink and white,
When you walk around, it is a wonderful sight.
I love spring, it is a new beginning
A start of a fresh new year,
I walk amongst the flowers,
With my heart full of cheer.

— Gillian Reid

Shéhérazade


Vieux, j’ai fait un vœu à Dieu :
Ô Dieu des vieux, qui me jeta à Terre
Qui fit de moi ton jouet à jeter
Le jour où, ma vie tarie, je me tairai à jamais.

Donne-moi la grâce de Shéhérazade
Qui en songe construit chaque nuit,
Une histoire, un monde, une vie,
Que le jour elle offre à ta consolation.

Alors, dans mille et une nuits,
Pour te garder d’ennuyer
Tu voudrais me garder.

— Paul Sanson

Harry le lézard gris


Il n'est pas beau, un peu pataud, Harry.
Je l'ai découvert l'année dernière.
Je l'ai retrouvé au printemps, au coin de la maison.
J'aime lui dire des mots tendres et doux,
Il fait semblant de m'écouter.
Il aime peut être la musique des mots, qui sait !
Il aime prendre le soleil sur une pierre de coquillages.
Il aime se faufiler entre les petits pots de plantes grasses.
Pour lui, je pose chaque jour un peu d'eau fraîche.
Il n'est pas beau, un peu pataud, mais il est fidèle, Harry !

— Liliane Faucher

Liberté

Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom
[...]

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.

— Paul Éluard, Poésie et vérité 1942 (extraits)
Dessin Gérard Miro.

Le petit jardin


Les orangers du Mexique parfument élégamment le petit jardin
Les pavots de Californie offrent leurs corolles de lumière à nos regards ravis
Un goéland glisse lentement dans le ciel bleu saphir
Des papillons volettent parmi les fleurs
Les oiseaux chantent leur bonheur dans un monde trop calme
Les premiers coquelicots osent ouvrir leurs corolles si fragiles
Une brise douce caresse les cheveux d'ange

Au loin, une corne de brume,
Le terrible destin des Hommes semble étouffé en ce moment magique.

— Liliane faucher

Nature quiète


Ma photo rapporte
un instant qui s'ouvre
une nature morte
qui retient son souffle

Ton pinceau léger
insouciant s'abreuve
des perles bleutées
jaunes grises et rouges

— Eleonore Sur

Aquarelle Iris Mourik

Est-il libre Max ?

Zoo de Londres 1980

Qui dit zoo, dit grilles et barreaux. « Où sont les barreaux ? », demandé-je à Adam Labrosse, auteur de ce cliché. « Facile, avec un 85mm à F1.4 le champ net n’est qu’une lame de rasoir. Les barreaux ont fondu dans un flou Hamiltonien qui sied à cet admirable sujet ». Ainsi soit-il.
Labrosse ajouta : « C’est Max, le mâle dominant du groupe des macaques ; c'est lui le boss. Il règne sur une douzaine de femelles qui lui quémandent ses faveurs et une douzaine de jeunes mâles dont il doit arbitrer les incessantes chamailleries. Le reste du temps, il regarde à travers les barreaux ».
Émilie Brontë prétend qu’il y a deux sortes d’hommes : ceux qui recherchent le pouvoir et ceux qui recherchent la liberté. Évidemment, la liberté de Brontë n'est pas l'espérance du prisonnier dans sa geôle, c'est la sensation de « se sortir de soi » qui a pour vertu de repousser l'angoisse.
Max a le pouvoir ; inné, absolu. Mais l’a-t-il cherché ? On ne dirait pas. Il est privé de liberté. Mais la cherche-t-il ? On dirait bien. Ou est-ce le contraire ? Ne serait-il pas plutôt prisonnier de son lourd héritage ? La quête dans son regard n'est pas l'évasion de sa cage de fer. Ses vrais barreaux ce sont ses sujets, sa cage c'est lui. Émilie Brontë c'est lui.

— Paul Sanson


Message à la lune


Toi qui évolues librement dans le grand univers
Toi qui joues avec de petits nuages insouciants
Toi qui ignores les misères de notre vie d’en bas
Toi qui réconfortes ceux qui te contemplent
Toi qui illumines le silence de la nuit
Toi qui ignores le roulis de la mer interdite
Toi qui m’apaises, merci.

— Liliane Faucher

Puzzle lexical


Le gouvernement rationne, car c’est son boulot
Sinon à quoi servirait-il ?
Sinon il serait inutile.
Alors, il rationne tout, même les rots et les mots.

Ce matin je suis allé quérir mon quota de bons-mots
Dans une boîte lexicographique ils sont bien rangés
A comme amour, B comme Boisson, … en quatre rangées
Ma mie me dit « allez, dis-moi dix mots ! »

Au hasard des cases, six mots je tire :
« pas mousse roule n’amasse qui pierre »
Avec ces mots tout mélangés que vais-je faire ?
À ma tendre amie que vais-je dire ?

— Paul Sanson

Rationnement lexical


Le gouvernement a trouvé que le peuple papote abondamment.
Le peuple si on l’écoutait, il ne ferait que blaguer, que parloter.
Ses discours de comptoir sur le foot et les femmes épuisés,
Il irait même jusqu’à dire, prédire et médire du gouvernement.

Le gouvernement a décrété qu’il fallait rationner les mots :
Tant par personne, disons 167 par jour, et pas un de plus !
Quand ma tendre amie, beauté éloquente s’il en fut,
Tombe à court de verbe, je lui offre mes bons de mots.

Paul Sanson

A parody of  The Quiet World, by Jeffrey McDaniel.

Lost and lost in translation


On dit qu’on perd toujours en traduction, Ah bon ?
Prenons une phrase bien d’actualité.
Traduisons-la en anglais (avec google) et d’anglais en allemand (avec google), etc.
Faisons cela sept fois (car 7 porte bonheur) avec un retour au français.
Que pensez-vous qu’il advena ?
Hourra ! on respire, la cage enfin est ouverte !

Ouvrez, ouvrez, la cage aux oiseaux
Open, open, the bird cage
Öffnen Sie, öffnen Sie, der Vogelkäfig
Abierto, abierto, la jaula de pájaros
Apri, apri, la gabbia per uccelli
Öppen, öppen, fågelburet
オープン、オープン、鳥かご
فتح ، فتح ، قفص العصافير
Ouvert, ouvert, cage à oiseaux.

— Paul Sanson

Papuan Struggle


Through Third World eyes,
First World lies.
Tormented cries,
Humanity dies!

 Philip Wood

Le jour d'après


Lui : Tu te souviens ? C'était une belle journée ensoleillée...
Elle : Oui, on avait encore le droit de se promener dans les parcs mais l'angoisse était déjà là.
Lui : C'est le jour d'après que tout a basculé... j'entends encore ces mots: « guerre... ennemi invisible... Restez chez vous ! ».
Elle : Je ne sais plus qui de nous deux a eu l'idée de conserver la trace de nos ombres sur ce tronc d'arbre pour témoigner de notre passage sur terre au cas où... en tout cas, c'est moi qui ai pris la photo.
Lui : Et ma photo d'OVNI, tu t'en rappelles ?
Elle : Quel rapport ?
Lui : Comment ? une pandémie mondiale provoquée par un agent pathogène jusqu'ici inconnu se développe et dans la même période, j'aperçois un OVNI, n'est pas étrange ?... un germe venu de l'espace, cela expliquerait que notre système immunitaire ait du mal à faire face.
Elle : Toi, tu lis trop de romans de science-fiction... d'ailleurs, la pandémie avait commencé avant cette fameuse ... « apparition ».
Lui : Ils étaient sans doute arrivés depuis un certain temps sur terre... ils sont doués pour jouer à cache-cache...
Elle : Admettons... leur but, ce serait de nous affaiblir puis de nous envahir ?
Lui : Non, je pense qu'au contraire, voyant que tout se déréglait chez nous et que nous courrions à notre perte, ils sont intervenus pour sauver la vie sur terre quitte à sacrifier une partie des humains.
Elle : Pourquoi faut-il toujours que certains soient sacrifiés pour sauver les autres ?
Lui : Mais c'est comme ça depuis la nuit des temps.
Elle : Si on en réchappe, tu penses que les gens vont en tirer des leçons ?
Lui : Ecoute tu devrais relire « La Peste » d'Albert Camus... lui aussi se posait ce genre de questions.

— Gérard Miro

Orchidée bourdon


Orchidée bourdon, Là !
Dans mon jardin sympa.

Oh, te découvrir à l’aube éclose
Toi et tes trois pétales roses.

Petite merveille botanique
Beauté sans pareille des coniques.

Labeur du sol récompensé en culture
Dans le respect de dame Nature.

Avec toi vient le bonheur simple
Tu attires les bourdons
Tu chasses le bourdon.

— Liliane faucher

Les incrédules


Je ne croyais pas trop aux ovnis...
jusqu'à ce que j'aperçoive cet anneau lumineux dans le ciel.
J'ai juste eu le temps de prendre la photo ;
quelques secondes après, il avait disparu ;
ces engins se déplacent très vite.
J'ai montré cette photo autour de moi...
certains ont prétendu qu'elle était truquée,
d'autres qu'il s'agissait du reflet d'un néon dans une porte vitrée ;
je n'ai pas insisté.
Ce qui me console, c'est que lorsque ces extra-terrestres
rentreront chez eux et montreront les photos de leur voyage
autour de la terre, ils auront sans doute, eux aussi, du mal à être crus.

— Gérard Miro

Garage Azur


Au bout de mon village était un garage,
« Azur » disaient les lettres d’un mètre de haut,
À sept ans tout a un mètre de haut.

Un vieux bigleux tanné de suie,
Hantait cette caverne gluante d’huiles aux senteurs de cambouis.
Entre lunetteux on se comprenait ;
Et quand je me glissais entre les carcasses éventrées,
Il ne faisait pas semblant de ne point m’avoir reluqué.

Pelotonné, dans les odeurs de graisse envoûté,
Je remontais en ma mère, ma future mère la machine,
Où ma vie durant,
Je vécu en héros de la jungle des rouages et des cardans.

— Paul Sanson

Le jardin des villes et le jardin des champs


Le jardin des villes est une île dans le béton
Avec une grille qui longe le bitume, et des arbres en prison.
Au pains sec et à l’eau, barbotent trois canards
Et gloussent deux petites filles à la barbe de papa.
Il suffirait de franchir l’enclos,
Pour se faire insulter,
Se perdre dans les rues et se faire écraser.

Le jardin des champs est une ville de carrés
Avec des rues étroites et des allées de gravier.
Le potager est bien aligné en rangs serrés,
Car ici règne la loi du roi jardinier.
Il suffirait de sauter la haie,
Pour fuir dans la nature immense,
Se perdre dans les prairies et les forêts.

Jardin prison, jardin cocon,
En ton sein rond j'apaise en prière
Mes angoisses de pierre et de vert.

— Paul Sanson
Courances - Jardin japonais

Out of Season


Travelling during winter brings its own memorable rewards,
In addition to evading the sun-seeking hordes.
Blood red, oceanic sunsets which otherwise you’d miss.
Great bridges of the world emerge from their February dawn mists.

Barren, windswept beaches, refreshingly healthy.
Migratory bird flocks maintaining nature’s balanced harmony.
Moorland and mountains where only the hardened tramp,
No fair weather tourists who daren’t risk a little damp.

Exploring empty cathedrals, chateaus and forts.
No need to pre-book at all the must see resorts.
Parking’s never a problem, simply stop where you want.
There’s always an available table at your chosen restaurant.

Witness seasoned fisherman at their wharfs, free of ice cream stands.
Local folk doing normal business, supplying local demands.
Merge into the background, minimise your alien impact.
Leave the place as you found it; its integrity intact.

— Philip Wood

Photo Lisbon, Portugal.

Un bon somnifère


Une nuit
En proie à l'insomnie
Constatant que compter des moutons
N'était pas la solution
J'entrepris une révision
De quelques notions
De grammaire et linguistique
Me lançant dans la sémantique
Passant des homonymies aux polysémies
Sans oublier les néosémies
Et ne ménageant pas mes efforts
M'attaquai aux métaphores
Et aux catachrèses
Alors, je me dis : « il faut que j'abrège »
L'esprit embrumé
Je me crus revenu à l'école primaire
Récitant une leçon de grammaire
Je tombai enfin dans les bras de Morphée
La grammaire
Quel bon somnifère !

— Gérard Miro

La ronde autour du monde


Si toutes les filles du monde voulaient s'donner la main
Tout autour de la mer, elles pourraient faire une ronde
Si tous les gars du monde voulaient bien être marins
Ils f'raient avec leurs barques un joli pont sur l'onde
Alors on pourrait faire une ronde autour du monde
Si tous les gens du monde voulaient s'donner la main
...
Paul Fort, La ronde autour du monde

Dessin G. Miro

The millenium 2020


Winter is here, bringing the blues
Swapping sandals, for Wellington boots.
Sitting in front of a nice warm fire
Watching the flames, getting higher.
Suddenly, the children shout
Mummy its snowing, can we play out.
You wrap them up, put boots on their feet
Outcome the sledges, what a treat.
Soon they come back in the warm
Hot chocolate, cakes to calm.
Suddenly the church bells ring
Welcoming people to enter in.
We put on our coats, and off we go
Down to the church, through the snow.
We all join in, with hymns and a prayer
Welcoming the new year, for all to share.

— Gillian Reid

Here comes Christmas


Here comes Christmas once again,
no snow yet, but plenty of rain.
Tinsel shimmering, lights aglow,
Children waiting for Santa to show.
There is excitement round the fair,
here comes the parade with horses, and a dancing bear.
Reindeers pulling Santa’s sleigh,
With dots of presents on display.
Pipers piping, maidens dancing,
Young couples romancing.
Christmas time is full of cheer,
Every-one so happy, to be here.
Merry Christmas.

— Gillian Reid

La fresque, l'arbre et le mur


Vous me masquez la vue ! dit la fresque.
J'étais là avant vous ! répondit l'arbre.
La fresque répliqua : vous perdez vos feuilles, chic, j'aurai plus de lumière
Et ajouta : moi, je les garde toute l'année, na !
Pouah ! s'exclama l'arbre : vous avez un teint gris à faire peur !
Et continua : moi, je perds peut-être mes feuilles mais pour celles qui restent, vous avez vu ces couleurs ?
La fresque accusa le coup mais trouva la parade : avant que je sois là, personne ne vous remarquait !
C'est vrai, concéda l'arbre, les gens sont insensés : ils préfèrent le faux au vrai.
A ce moment, le mur qui avait tout entendu (car il est bien connu que les murs ont des oreilles), entra dans la conversation :
Arrêtez de vous chamailler ! moi, j'aime bien les fresques et j'aime bien aussi les arbres.
J'étais nu, la fresque m'a habillé et toi, l'arbre, c'est parce que tu es beau que l'artiste t'a pris comme modèle pour réaliser cette fresque.
Cessez donc d'insister sur vos différences et réjouissez-vous plutôt de vos ressemblances !

— Gérard Miro

The little orphan


When I was born I was given away,
adopted some people did say
but my new mum fell ill so I lived with her sister
I wasn't old enough to miss her,
Aunt Eva was so loving and kind
but as I got older, Mum was on my mind.

Suddenly Mum passed away,
once more it was a sad day.
Aunt Eva looked at me with tears in her eyes, she said !
I'm sorry to say, but once more you will have to go away.

You have two aunt's who live near your dad,
Live near my Dad, I was really glad.

My aunt's were happy to have me,
they made lovely cakes for tea.
I had to go to a new school, and soon made lots of friends
I'm Loving living near my Dad, and that's how my story ends.

— Gillian Reid

The proud peacock


Once we saw a peacock with love on his mind
he noticed a peahenlooking for food,
that certainly put him in the mood.

he opened his wingsand began to dance
shimmering showing he wanted romance
suddenly he engulfed her with his wings.

romance over, he strutted away
maybe she will have babies one day.

— Gillian Reid

Days to remember


Times where hard in those days
people were poor and set in their ways,
children played in the street
many with no shoes upon their feet.

Older children had to work for only tuppence a day
many became too weak, and sadly passed away.
then war broke out, young men had to fight
walking for miles, day and night.

When the war was over sadly few came back.
wives heartbroken, children a father did lack.
new towns rebuilt lives starting anew
good schools, hospitals, parks to view.

The soldiers  and the many we lost,
WE WILL REMEMBER THEM.


— Gillian Reid

Le marteau-piqueur


Tacatacatac
Qu'est-ce qui attaque ?

Tacatacatan
Quel est ce boucan ?

Tacatacatin
Qu'est-ce que ce potin ?

Tacatacatam
Quel est ce ramdam ?
Un marteau-piqueur
Sur le macadam.

— Claude Clément


Dessin G. Miro

The crooked house


We came across this very old inn,
And pondered a while, before we went in.
I thought we had got onto a boat,
Not able to stand, when it is afloat.
People laughed at the look on our faces,
I clung on to my husband braces.
We ordered two drinks and went to sit down,
And old man looked at me, with a frown.
I had spilled my drink on his head,
We both drank up quickly, then fled.

— Gillian Reid

The Moscow state circus


Roll up, the circus is in town,
We can go and see the clowns.
Monkeys, horses, elephants too,
It’s just like visiting a zoo.
Cages arrived, with lions and tigers,
Then came horses, with riders.
Children laughing, having fun, squealing with delight,
Trapeze artists gave them such a fright.
Soon it was time for the circus to end,
They all went home, with family and friends.

— Gillian Reid

The years passing by


We look back on the year with a sigh,
Watching the birds passing by.
We saw spring with flowers so gay,
Walked for miles on a sunny day.
Then Summer came with skies of blue,
Holydays, crazy night dreams coming true.
Now it’s autumn, what can I see, leaves falling, berries so ripe,
Ready to eat such a delight.
Now it is time for winter, the year almost gone,
I hear a robin, singing his sweet song.
Children writing letters for Santa to read,
Hoping he will deliver the gifts they need.

— Gillian Reid

Gaîté désespérante



Si nous ne voyions autour de nous que des gens joyeux,
la gaîté finirait par devenir d'une tristesse désespérante.

— Pierre Dac

Les usines


Se regardant avec les yeux cassés de leurs fenêtres
Et se mirant dans l'eau de poix et de salpêtre
D'un canal droit, marquant sa barre à l'infini,
Face à face, le long des quais d'ombre et de nuit,
Par à travers les faubourgs lourds
Et la misère en pleurs de ces faubourgs,
Ronflent terriblement usines et fabriques.

Rectangles de granit et monuments de briques,
Et longs murs noirs durant des lieues,
Immensément, par les banlieues;
Et sur les toits, dans le brouillard, aiguillonnées
De fers et de paratonnerres,
Les cheminées.

— Emile Verhaeren
Emile Verhaeren - Les villes tentaculaires -1895
Poème : Les Usines (extrait)