Garage Azur


Au bout de mon village était un garage,
« Azur » disaient les lettres d’un mètre de haut,
À sept ans tout a un mètre de haut.

Un vieux bigleux tanné de suie,
Hantait cette caverne gluante d’huiles aux senteurs de cambouis.
Entre lunetteux on se comprenait ;
Et quand je me glissais entre les carcasses éventrées,
Il ne faisait pas semblant de ne point m’avoir reluqué.

Pelotonné, dans les odeurs de graisse envoûté,
Je remontais en ma mère, ma future mère la machine,
Où ma vie durant,
Je vécu en héros de la jungle des rouages et des cardans.

— Paul Sanson