Haïku à plumes


Guetteurs solennels,
illusionnistes absorbés
au soleil.

— Eleonore Sur


Le pot au lait


Comme Perrette dans la Fable,
elle portait sur sa tête
un pot au lait
mais voulant secouer
sa longue chevelure,
elle a tout renversé.
C'est pourquoi sa tête est toute blanche
et sa robe est tachée.
Il faut dire qu'en plus,
avec tous ces fagots
sur ses épaules, il y avait de quoi perdre l'équilibre
mais, stoïque, elle s'est redressée
et a souri pour la photo.
Que s'est-il passé alors ?
Le flash était-il trop fort ?
Elle s'est métamorphosée en arbre.

 Gérard Miro


Home in the sun


When I was young, I was full of life,
Now I am older, and always in strife.
I have decided, I want to live in Spain,
To get away from cold, wind and pain.
I want to feel the sun on my face,
Walk on the beach at a very slow pace.
Then stop for tapas and sangria, in my favourite bar,
Then walk home to my flat, which is not very far.
Then sit on my balcony, watching the setting of the sun,
Then I go to bed, my day is done.

— Gillian Reid


The things I do for love


I was asked if I could look after two tortoises for a week,
She said "all they do is eat and sleep".
Well I'm always up for a challenge, as several people know,
So I said "Okay I will give it a go".
I thought It was easy, what could possibly go wrong?
Till I got up next morning to a terrible pong.
I had to clean the cage out and to clean them up too,
So I put them in the garden, what else could I do?
But I didn't realise they could move so fast,
I finally managed to catch them, and put them back in the cage at last.

— Gillian Reid

Grues d'Anvers


Au cou blanc ou cendrée
la grue est élancée.
Les pieds plantés dans l'eau,
elle taquine le bigorneau.
Du Japon au Québec,
elle promène son bec.
Mais c'est au port d'Anvers,
qu'elle est la plus sévère !

— Eleonore Sur

Le papillon


Naître avec le printemps, mourir avec les roses,
Sur l'aile du zéphyr nager dans un ciel pur ;
Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses,
S'enivrer de parfums, de lumière et d'azur ;
Secouant, jeune encore, la poudre de ses ailes,
S'envoler comme un souffle aux voûtes éternelles ;
Voilà du papillon le destin enchanté :
Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose,
Et sans se satisfaire, effleurant toute chose,
Retourne enfin au ciel chercher la volupté.

Alphonse de Lamartine, Nouvelles méditations poétiques

Je ne jette rien


Ça peut toujours servir, on ne sait jamais. Il suffit de jeter quelque chose et aussitôt ça manque cruellement  « Ah si j’avais su ! ». Les petits hommes verts prétendent que jeter c’est Mal. Tout finit dans les caniveaux, les ruisseaux, les fleuves, les océans et s’agglutine dans le Sixième Continent.
L’instinct de conservation remonte à la nuit des temps. Prenez ce fossile, l’ammonite, quand elle grandit, elle sort de sa coquille mais elle ne jette rien. Elle construit sa nouvelle maison de calcaire en s’appuyant sur la précédente, et ainsi de suite. Elle traîne derrière elle toutes les maisons qu’elle a successivement habitées. Cela fait éclore de beaux coquillages, aux spirales hélicoïdales parfaites, dans les vitrines des boutiques de vente de minéraux rares.
Je suis comme l’ammonite, j’accumule, j’entasse, je collectionne les petites et les grandes choses, les petits et les grands souvenirs. Ma mémoire est infinie, je me souviens de tout. Tel Atlas condamné à jamais, je porte sur mes épaules ma vie passée, fossilisée.
Je courbe l’échine sous le fardeau, j’ai de plus en plus de mal à avancer.

Paul Sanson

Minimalism


Minimalism!
The Least said,
The best.

— Philip Wood

Digging up History


History’s shrouded by the passage of years,
Sifting through time a dark silhouette appears.
To enlighten this facade; acknowledge our past,
We excavate our roots to reveal shadows they’ve cast.

Often we’re unsettled by evidence we find,
Our shared dogmas and values begin to unwind.
Myths and legends have corrupted the truth.
Our knowledge is rewritten by the archeological sleuth.

— Philip Wood

Abbaye Notre-Dame de Nanteuil-en-Vallée, Charente.

Cinq minutes, ça suffit


Mon patron m'avait dit :
« Cinq minutes, ça suffit
Pour livrer cette pizza ».
J'ai raté le virage,
Voilà le résultat !
J'étais en rage !
Mon patron, qui a le sens des affaires,
A convaincu le maire
De faire passer cet objet bizarre
Pour une œuvre d'art
Qu'il a vendu à la ville, pour un bon prix,
Pardi !
Et la pizza, dans tout ça ?
Réduite en miettes, elle a régalé les rats.

Gérard Miro

Embracing The Light


Photography;
Sculpturing light.
Dual polarising filters,
Splitting sun-balanced white.

As snowflake’s uniqueness,
No image replication.
Diffracting plastic stresses,
Complete spectrum generation.

Solely via viewfinder,
Capture psychedelic events.
Human vision restricted,
Hence imagination invents.

— Philip Wood

Role Play


Society’s contemporary stage,
Concealed characters,
Performing numerous life roles,
Jumbled parts for countless scenes,
Do we, life’s thespians, secreting behind our assumed masks encourage audience inspection?
Provision a backstage pass to access our overprotected ego’s sanctum?
Can we even distinguish ourselves from our alias’s confusing disguises?
Writers of own scripts?
Who are we truly?

— Philip Wood

Venice silver masks

Les arbres



Nous regardâmes les arbres toute une heure
Le soleil attendait, parmi les pierres,
Puis il eut compassion, il étendit
Vers eux, en contrebas dans le ravin,
Nos ombres qui parurent les atteindre
Comme, avançant  le bras, on peut toucher
Parfois, dans la distance entre deux êtres,
Un instant du rêve de l'autre, qui va sans fin.

— Yves Bonnefoy, Les arbres - extrait

Dessin Gérard Miro, d'après le poème de Bonnefoy.

Une huître


Une huître dans son eau
Juste à l'heure du coucher
Elle s'étire de tout son long
Et se met à bâiller

Quel voyage aujourd'hui
Se dit-elle en s'allongeant
La voilà endormie
Qui croque sous ma dent

— Eleonore Sur

En ombres, en lumières



Moi
En ombres
En lumières
En silences
En distances
En éclats de rires
En éclats de joie
En éclats de peurs aussi
Moi

— Angélica Mary

Leather Work


Overpowering stench,
Sweat laden grime,
Putrid ponds of sulphate,
Peeling flesh with slime.

Sun-scorching labour,
Scant reward,
Sinews screaming,
Leather cured.

 Philip Wood

Tannerie Ennakhla, Marrakesh, Morocco

La vraie vie

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La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature. […] Notre vie ; et aussi celle des autres ; car le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision. Il est la révélation, qui serait impossible par des moyens directs et conscients, de la différence qualitative qu'il y a dans la façon dont nous apparaît le monde, différence qui, s'il n'y avait pas l'art, resterait le secret éternel de chacun. […]
Grâce à l'art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu'il y a d'artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini et, bien des siècles après que s'est éteint le foyer dont il émanait, qu'il s'appelât Rembrandt ou Ver Meer, nous envoient encore leur rayon spécial.

Marcel Proust

Le Temps retrouvé, dans À la recherche du temps perdu, coll. de la Pléiade, vol. IV, p. 474

Jules Verne et l'hippocampe


Jules Verne et l'hippocampe
Un jour de grand vent
L'un nage, l'autre chante
Se tenant par la main.

Jules Verne dans l'astrolabe
Au milieu de de la terre
Écrit en trisyllabes
Et émerge par les mers.

L'hippocampe bienveillant
Lui corrige les pluriels
Et lui glisse de temps en temps
Une rime industrielle.

Appareils aux cent hublots
Mécanismes à engrenages
Jules, tu rêves tout haut
Et poursuis ton voyage...

— Eleonore Sur

Une coupe en brosse


Une coupe en brosse !
Je suis la risée des gosses.
Ma tignasse ébouriffée
A la « Einstein », où est-elle passée ?
Maintenant, dans le quartier,
Tous les arbres sont carrés.
Cela fait propre et ordonné,
Disent certains, l'air satisfait.
Pourtant, comme chacun sait,
« L’ennui naquit un jour de l'uniformité ».
Il va falloir un peu de patience
Pour voir repousser de nouvelles branches
Mais sur celles qu'il me reste, des bourgeons
Bientôt sortiront
Car le printemps revient
Fini ce temps de chien !
Je remettrai ma chemise verte
Et avec les oiseaux, nous ferons la fête.

— Gérard Miro

Matons ça, c'est nos voleurs


Machine
ton chin
sa chaîne
ses chiens
nos peines
vos saints
leurs liens

Ma rime
ton rien
sa reine
ses trains
nos traînes
vos tiens
leurs tu l'auras

— Eleonore Sur

Maman les p´tits bateaux


Maman les p´tits bateaux
Qui vont sur l´eau
Ont-ils des jambes ?
Mais oui, mon gros bêta,
S´ils n´en avaient pas,
ils ne marcheraient pas !

Maman les p´tits bateaux
Qui vont sur l´eau
Ont-ils une âme ?
Mais oui, mon gros bêta
S´ils n´en n´avaient pas,
Ils ne danseraient pas !

— Comptine

Traité de pilosité digitale, section A-2.1.3a.

Le debug des champs
a des poils plus longs
que celui des villes
aux poils plus subtils

Le debug des champs
est aussi plus grand
plus impérissable
et inébranlable

Le debug des villes
est bien plus futile
est très arrogant
bien impertinent.

Quand les deux debug
par une main gantée
sur la même plug
furent bouturés

Devinez l'hybride
presque bipartide
qui se développa
de ces aléas ?

Le debogus duveté !

— Eleonore Sur

A new spring morning


I walked down the lane to visit the sheep,
When I got there, they were fast asleep.
Babies looking to see what I’M doing,
I hear birds sing and doves a cooing.
Spring is on its way today,
Blue skies, people walking my way.
I think I will go and visit the cows,
Then walk back slowly to my house.
When I get home, I will have a cup of tea,
And sit in my garden, with the birds and bees.

— Gillian Reid

Feeding the wildlife


I love to feed the birds and mice,
It brings my garden back to life
Blue tits, sparrows, robins and crows.
Oh, here comes the woodpecker,
He will eat all the food,
Now the other birds are in a bad mood.
He bullies all the small birds, and
Makes them fly away,
I hope they will come back another day.
There he goes, He’s had his fill,
Oh no, now we got the magpies as well,
Poor little birds, that’s how life goes,
Maybe one day you can feed, I suppose.

 Gillian Reid

The setting sun


We are walking on the beach,
Feeling the soft sand, beneath our feet.
People arriving by the shore,
Watching the sun setting once more.
Bringing their cycles, close to the sea,
Not much room for you and me.
We have had a lovely day,
Now the sun is fading away.
It’s time to go home, for our supper,
Lots of toasts, jam and butter.

— Gillian Reid

The angels are coming


Did you see the angels passing by?
Dashing home, in the evening sky.
I can see the purple mountains,
Standing proud and tall,
Lovely evening for one and all.
The colours were amazing, do divine,
I could not help saying, it’s mine all mine.
My beautiful night came to an end,
I walked home slowly, with my friends.
We will sleep well, tonight, she said,
We said goodnight, then went to bed.

—  Gillian Reid


The lady in blue


What are you looking for on your own?
Sitting pretty, on a stone.
Have you seen a seagull pass by?
Be careful something could drop in your eye.
Maybe you are trying to catch the sun,
Or could be boredom, that’s no fun.
People passing stop and look at you,
They admire your shades of blue.
Evening is coming very soon,
We will leave you to look at the moon.

— Gillian Reid

A Summers Day


Oh, What a beautiful day,
Walking by the water way.
Listening to the birds singing,
Watching ducks, and swans, swimming.
We walk to the cafe and eat ice cream,
Then visit the château, so white and clean.
We walk slowly back, along the river,
Seeing the reeds, all of a quiver.
The sound of the water, flowing along,
Makes me want to burst into song.

— Gillian reid

Moi, le corbeau


Moi, le corbeau, j'aime bien me percher en haut de ce muret
Pour contempler les promeneurs du dimanche.
Oh!, qu'ils sont petits !
On dirait des fourmis.
Et regardez ceux qui se sont assis
Sur les bancs, et bayent aux corneilles...
CRÔA !, CRÔAA !
Ah !, ils ont peur !
Ils ont peur de tout...même de ma couleur.
Je suis noir et alors ?
Ce n'est pas donné à tout le monde d'être noir.
Tenez ! les mouettes, elles ont beau passer tout leur temps
Au soleil, les pauvres, elles restent blanches
Comme des cachets d'aspirine !
CRÔA !, CRÔAA !
Ah !, mais, c'est qu'ils nous envahissent un peu trop,
Ces promeneurs du dimanche.
Vivement lundi, qu'ils aillent au boulot
Et qu'on puisse profiter tranquillement du Parc.

— Gérard Miro

Wake-up Call


Snow in our Limousin February is the expected winter norm.
This week’s twenty-four degrees C is alarmingly warm.
Southerly warm desert winds the TV weatherman terms, "fine".
When really for all of us it’s an ominous sign.

Nature awakens prematurely, swings out of balance.
Seasons have shifted, too late for our nonchalance.
If spring is this early how oppressive will the coming summer be?
Devastating drought, scant harvest; even forest fires maybe.

Of all the flora and fauna with season timing wrong,
It’s the human race that must sing the guilt ridden song,
We have really screwed up this planet that we self-appointingly steward,
Our short-sighted greed has reaped this apocalyptic reward

— Philip Wood

Overcoming Walls


Walls, walls
Most of them you will hate
But listen and hear my call
For some might forge your fate

Some walls will make you frown
Others will slow you down
Stop you dead in your tracks
Even force you to pull back

Some walls alienate
Or, worse, discriminate
Erected to separate
Built to isolate

When walls give the cold shoulder
Will you stay silent or yell?
Remain obedient or rebel?
You are the choice maker

Walls will put you to the test
But take an axe or a shovel
Make a crack, dig a tunnel
For amid the rubble, pride you will harvest

By now one can attest
In this story, the moral
Is to be your absolute best
Even if that is a trial

Really you are the key
To who you want to be
So speak up clear and loud
And stand above the crowd

— Aimy
Read in Writing on a Wall: an Eltham Anthology

Seventy Five Year Silence


Have you ever experienced a dark place that seized a slice of your soul?
Unsettling, a meager dozen miles distant, my modern, peaceful home.
Refused to return that piece to me, unrecovered to this day.
In my head six hundred and forty two enfants de la république,
Screaming through the eerie quiet of their Glane valley sanctuary.
Tormented by the woe of capitulation's aftermath.
Numbed, muted, I fall contemplative.
My silent witness of global shock.
Horror des rues of shell pocked ruins.
My condemnation progress spied by innocent, pathetic ghosts.
Suppressed villagers; D-Day news, rumours and ceded hope,
Angels of Limousin; sleep unforgotten.
Massacred!
Senseless, demoniac Schutstaffel.
Furnace church, smelted bell,
Dante’s foreseen Nazi hell.
Abandoned, untouched since that abhorrent summer’s day.
The sands of time pass slow.
Struggle through my lens to capture this wretched atmosphere.
How would Pran or Conroy relate their story had they shot it then?
Such absolute evil now outlawed to prevent phoenix rise again.
But we, mere humans, never learn from history’s text,
Doomed to repeat.
It has and will…..

— Philip Wood
Oradour sur Glane

Forever Green


Sparkling blue planet,
Struggling to live green,
Squandering Goldilocks’s good fortune,
Forfeiting Eden’s paradise pristine.

Killing our golden goose,
What horrors then let loose?
Tolerances so tight,
Survival’s not our God-given birthright.

Solution’s obvious,
Involving each of us,
Cleaning-up our act,
Carbon footprint we must contract.

Grandchild’s image on your bin,
Their future’s poison lies within,
Grant them a second thought,
Recycle refuse as you ought.

Greenhouse gases will scorch us all,
Leaders, please, accept Attenborough’s call,
Tempest floods; drought ravaged farms burn,
Soon Earth’s past the point of no return.

— Philip Wood
Photo: Le Hohwald, Alsace, France

Lost in the Vatican


Visited the Vatican, wandered the corridors of power,
In and out of art laden rooms, up and down the Pope’s tower,
Blinded by culture, lost in a maze of Catholic history,
What’s through this door? Oh! It’s St Peters Basilica balcony.

— Philip Wood

St Peter’s Square, Vatican City.

Sum Thing Amazing


Have you ever tried basic arithmetic with L, X and V?
Let alone algebra, calculus or advanced geometry,
Ancient Romans conquered the known world, civilized us all,
Whilst using these symbols to erect temples XCIV cubits tall.

Complex palaces and arches, coliseums in Rome,
No apparent means supporting the Pantheon’s dome,
How did they do it, usually getting it so right?
Leaving an aperture at the apex to admit the sunlight.

Thank goodness Arabs learnt to count from one through to ten,
A decimal system had alluded scholars up until then,
It took a few hundred more years to conceptualise naught,
To arrive at the mathematics that is still currently taught.

— Philip Wood

Photo: Pantheon, Rome.

Les ronces


Tohu-bohu,
dédale de ronces.
Quelle géographie,
ce coin de féerie!
La vie en goguette
y jardine
depuis belle lurette !

— My

L'esthétique et l'essentiel


Insecte géant,
Tombé du firmament ?
Œuvre d'un artiste contemporain
Voulant faire le malin ?
Enseigne d'un vendeur de spaghettis
Garantis « made in Italy » ?
Solénoïde pas solide parti en vrille ?
Facétie d'un joyeux drille ?
Comment savoir ? Je ne suis pas au courant.
On peut discuter de l'esthétique
Mais il faut voir le côté pratique,
L'essentiel, c'est d'avoir du courant.

— Gérard Miro

Les chemins de la liberté


Dans la forêt, vivait tranquille
Un chimpanzé ; mais la ville
S'étendant, il a fallu déboiser.
Les engins ont tout rasé
Mais en épargnant les espèces protégées ;
L'animal a été confié
A une famille aisée
Qui voulait l'adopter.
Il s'est retrouvé dans une tour
Au vingtième étage, avec vue sur cour.
Il a été domestiqué ;
En bon élève discipliné,
Il a appris à arroser les fleurs,
Passer l'aspirateur
Et laver le linge.
Ayant bien travaillé,
Il a été payé,
Enfin... en monnaie de singe !
Alors, c'est décidé,
Une nuit, il va s'échapper par l'escalier
De secours pour aller se réfugier
Dans une autre forêt et retrouver... la Liberté.

— Gérard Miro

Gelato Supreme


Flavours of Italy frozen in cream,
Regional specialties; epicurean dream,
National gems crown a golden crisp cone,
By ancient family recipes your mystique grown.

— Philip Wood

Siena, Tuscany, Italy.

La trépanation lente de l'œuf


Enfin libres de leur vaisseau,
Les neurones effervescaient.
Ils pensaient des gouttes d'eau
Et les matérialisaient.


Tentacules fantastiques,
Expériences imaginaires,
Projections subquantiques,
Crépitements éphémères.


Bulles, idées, images, mots :
Les pensées a l'état pur
S'élevaient en idéaux...
Incarnant la démesure.

— Eleonore Sur


Photo de classe

cliquer pour voir les moustaches
– Sûre que je vais conserver pieusement cette photo de mon année du bac.
– Ah la mièvrerie des filles ! Je ne vois pas l’intérêt d’avoir ressuscité cette vieille coutume des photos de classe, morte depuis trente ans. On est alignés comme des oignons tous pareils.
– C’est la faute à la Seconde Peau. J’ai eu la mienne à sept ans. Avant le Symbion, il paraît que c’était juste une pâte appliquée sous les yeux des vioques pour effacer leurs poches.
– Avec cette saloperie de Symbion qui broute les cheveux, on a tout le temps froid à la tête. Heureusement qu’en dernière année, on a le droit de porter des bonnets un peu différents. Mais la Peau gomme complètement les traits et on ne distingue même plus les garçons des filles. Moi, je me suis fait des moustaches pour qu’on voit que je suis bien un garçon.
– Et du coup moi aussi je suis facile à repérer ; je suis la fille à la droite des moustaches… heu, c’est quoi des moustaches ?

— Paul Sanson

Seconde peau | Symbion

Rain drops falling


Rain drops falling on the petals,
The lovely colours, they show.
The rain is good for all our gardens,
It helps to make things grow.
When the rain stops, the birds will sing,
And the beauty of nature begins.
Even in winter the flowers bloom,
Snowdrops, crocuses, looking for room.
Look after your plants, they will give you pleasure,
And plenty of moments, for you to treasure.

— Gilian Reid

The lonely statues


There is no-one coming to church today,
Even the birds have flown away.
Look up there in the sky,
There is a big bird passing by.
Don’t be silly, said his wife,
It’s an aeroplane taking flight.
Well whatever it is, he replied,
It’s making an awful noise.
I would rather hear the church bells ring,
And the choir, singing with poise.

— Gilian Reid

A day in the park


Here are our girls having fun
In the park, out in the sun.
These are our great granddaughters
We visit twice a year
We live in France, so we don’t live very near.
The two great grandsons, were on a roundabout
Playing with other boys, up to mischief no doubt.
We are sad when tea-times nears
The little ones shed son tears.
None of the kids wants to go home
They are having so much fun.
But we have to go home quickly
Before the setting of the sun.

— Gilian Reid

Crime et CHAT-iment


Ah, je n'aurais pas dû
Manger ce pauvre oiseau qui avait si peur
Soupirait ce chat dodu.
Maintenant, me voici en état d'apesanteur
Planant dans l'air
Franchement, de quoi ai-je l'air ?

— Gérard Miro



Résumé de « Crime et châtiment » de F. Dostoïevski


Les globe-trotteurs


– Que de lignes blanches là-haut !
– Oui, encore des traînées d'avions à réaction...
– Si le trafic aérien continue de croître comme cela,
 bientôt, on ne verra plus le bleu du ciel...
– Que voulez-vous ? maintenant,
 pour un oui ou pour un non,
 les gens prennent l'avion !
– Au fait, où partez vous
 pour vos prochaines vacances ?
– À Tahiti, on ne connait pas encore...
– Ah ! Eh bien, nous, cette année, on fait l'Australie.

— Gérard Miro

Lost


A photographer lost for an angle,
A poet lost for a word,
Senses lost to pure eminence,
Michelangelo’s nude shepherd.

— Philip Wood


David – Galleria dell'Accademia – Florence – Italy.

My Generation


History will show I’m a fortunate age,
Liberal freedom was all the rage,
Lucky generation, post-war baby boom,
Flower power spiked armies with a solitary bloom.

Entering a world with three billion peers,
Plenty of breathing space, no Malthusian fears,
Mankind’s infestation decades away,
Nature’s diverse pageant yet to decay.

Free education, government grants to assist,
Student loans and fees conceptually didn’t exist,
Greenhouse warming was only a gardener’s concern,
Sea level rising was just the tide on the turn.

Witnessed Armstrong’s Eagle in tranquility sea,
The pond in four hours super-sonic travel easy,
Ashes series from Australia by live satellite stream,
Apple’s Mac’s launch booted-up non-geeks’ dream.

Never called up for a major conflict,
United Nations’ aim was war to restrict,
No shortages or rations we have always eaten well,
Junk food for our children now sounds a warning bell.

 “Stairway to heaven”, our anthem etched on Led Four,
Air guitar strummed to Clapton, Richards and Gilmore,
Progressive rock solidly evolved,
Who hoped to die before they got old?

Weekend excursions drank petrol at a bargain rate,
Empty roads we drove just for driving sake,
The liberating pill complimented a romantic date,
AIDS  yet its devastating impact to make.

True, a four minute warning threatened from the Russians,
Oil price quadrupling caused economic recessions,
Overall, of any generation, we’ve had little real distress,
A cozy life with only our own success to address.

— Philip Wood

Worm’s Eye View


Orange tulips against a pure blue sky,
Complimentary colours each other gratify,
To capture I must on my stomach lie,
As crowds of sightseers pass me by,
Only I,
This beautiful angle espy.

— Philip Wood


Keukenhof, Holland

Ondes



Chaque vaguelette
est une crête,
contingente,
occurrente.

Addition abstraite,
cime concrète,
intangible
mais sensible.

L’eau et les minutes
crapahutent,
elles passent,
disparaissent.

Comme notre conscience
se tricote,
d’occurrences,
co-errantes.

— Eleonore Sur