Moi, le corbeau


Moi, le corbeau, j'aime bien me percher en haut de ce muret
Pour contempler les promeneurs du dimanche.
Oh!, qu'ils sont petits !
On dirait des fourmis.
Et regardez ceux qui se sont assis
Sur les bancs, et bayent aux corneilles...
CRÔA !, CRÔAA !
Ah !, ils ont peur !
Ils ont peur de tout...même de ma couleur.
Je suis noir et alors ?
Ce n'est pas donné à tout le monde d'être noir.
Tenez ! les mouettes, elles ont beau passer tout leur temps
Au soleil, les pauvres, elles restent blanches
Comme des cachets d'aspirine !
CRÔA !, CRÔAA !
Ah !, mais, c'est qu'ils nous envahissent un peu trop,
Ces promeneurs du dimanche.
Vivement lundi, qu'ils aillent au boulot
Et qu'on puisse profiter tranquillement du Parc.

— Gérard Miro