Par le jeu des anagrammes Sans une lettre de trop, Tu découvres le sésame Des mots qui font d'autres mots. Me croiras-tu si je m'écrie Que toute neige a du génie ? Vas tu prétendre que je triche Si je change ton chien en niche ? Me traiteras-tu de vantard Si une harpe devient un phare ? Tout est permis en poésie. Grâce aux mots, l'image est magie. — Pierre Coran |
Anagrammes
Les feuilles mortes
Oh ! je voudrais tant que tu te souviennes des jours heureux où nous étions amis En ce temps-là la vie était plus belle et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui Les feuilles mortes se ramassent à la pelle… Tu vois je n'ai pas oublié Les feuilles mortes se ramassent à la pelle les souvenirs et les regrets aussi … — Jacques Prévert, Les feuilles mortes (extrait) |
Paysage urbain
Étrange
Mélange Des tons Marrons Du ballast Qui contrastent Avec le gris-bleu Des cieux Des reflets « ivoire » Encerclés de lignes noires Une gerbe de rails Un chaos de ferrailles Des trains qui passent On n'est pas loin de Montparnasse Avec tous ces traits, Cela ferait Un beau sujet Pour un tableau abstrait A la manière de Maria Helena Vieira da Silva Ou bien Pour un dessin Géométrique et parfait Dans le style de Bernard Buffet. — Gérard Miro |
Une bouteille à la terre
J'ai jeté une bouteille à la terre La terre a bu la bière. Après une ou deux ères, Dedans germa une pousse littéraire. J'ai jeté une bouteille à la terre Toi, passant passant, mon frère Si là tu vois les vers dans le verre vert Pense à lire la pousse prisonnière. — Paul Sanson |
Venise
Dans Venise la rouge, Pas un bateau qui bouge, Pas un pêcheur dans l'eau, Pas un falot. Seul, assis à la grève, Le grand lion soulève, Sur l'horizon serein, Son pied d'airain. Autour de lui, par groupes, Navires et chaloupes, Pareils à des hérons Couchés en ronds, Dorment sur l'eau qui fume, Et croisent dans la brume, En légers tourbillons, Leurs pavillons. — Alfred de Musset |
Venise - Alfred de Musset - Contes d'Espagne et d'Italie - Version 1828 - extrait
Vignes sauvages
Et mon œil parfois errant recherche les contrastes : il les rêve. Et mon âme convalescente s'abreuve de chaudes teintes, de lumière. — Eleonore Sur |
Ballade
Soleil rasant et filtrant ravive les tons automnaux une pluie de gouttes de couleurs palette d'artiste voyageur — Eleonore Sur |
Sleepy cat
I have had such a hard day, Chasing mice and birds away. I think I will have a nap, And dream of a juicy rat. Mum lets me sleep on her chair, So I will be safe and not have a care. When I wake up, mum gives me a hug, then I have my tea, After tea, dad lets me sleep upon his knee. — Gillian Reid |
Night fall
Dad, Dad, the little boy cried, Come quick, the sky is on fire. Calm down, said his dad, It is only the setting of the sun, Lets go inside and have tea and a bun. We went to the window but the sun had gone, Suddenly the moon light shone. Come on, his mum said, time for bed, You need to rest your sleepy head. — Gillian Reid |
Mobilis in mobili
Mobilis in mobile, Captain Némo, est marqué sur ton capot Vingt mille lieues dans la France du milieu Vingt mille lieux sur la route des dieux La couleur de la foule fond où le vélo roule à fond C’est beau à voir un coureur en cet étroit couloir. Mobilis in mobili : mobile dans l'élément mobile — Paul Sanson |
Ici, c'est leur cirque
L'important, c'est de bien prendre son élan Question d'entraînement Pour s'envoler un court instant A la fin du tremplin Comme c'est amusant ! A condition de ne pas se casser les reins Planche ou patinette Dans les deux cas, c'est chouette D'un côté, un parking De l'autre, le périphérique Ici, c'est leur cirque Parfois, ça fait « bing » Mais rien ne les arrête Puisqu'ils ont décidé de faire la fête. — Gérard Miro |
Le ceveu sur la langue.
Zé un ceveu sur la langue Et pas un sur le caillou Quand ze bois un peu, ze tangue Et ze me traîne à zenou... Zé de l'acné zuvénile Malgré mes quatre-vingt-z'ans Et c'est loin d'être facile Car les zens sont médisants. Zé aussi, c'est plutôt triste, Un œil qui fait les cent coups Et l'autre qui fait le pitre Zé de plus un très long cou On m'appelle la zirafe Et ze suis vézétarien ! C'est pourquoi les gens s'esclaffent Et qu'ils ne m'épargnent rien. — Paul Julien, Le ceveu sur la langue (extrait) |
Precious Moments
Precious moments we can but borrow, Remember today is purely yesterday’s tomorrow. Hoped aspirations are memories yet to be hewn. We all return to mere stardust far too soon. — Philip Wood |
Orpins d'or
Bijoux sublimes chaque année renouvelés Écrin végétal dans un somptueux nuancier Promeneur émerveillé par tant de richesses Mémoire comblée dans un délicieux abandon. — Liliane Faucher |
La Rue Saint-Bon
À Paris, remonter la rue Saint-Bon Ce n'est pas long Cette petite rue Il faut l'avoir vue On dirait un décor de théâtre Est ce que je rêve ? Il me semble Que trois coups on frappe. Acte I : Un musicien de rue Qui n'a plus un rond Vient jouer un air d'accordéon Pour nous souhaiter la bienvenue. Acte II : Un autre « sans le sou » préfère S'installer près de la Chapelle Les passants, ils les interpelle Ainsi : « Une pièce ou l'enfer ! » Acte III : Ceux qui ont donné sont récompensés Car notre mendiant ne manque pas de leur indiquer L'endroit où éclata Un obus de la grosse Bertha Pendant la Grande guerre La « Der des Ders » C'était au numéro trois Dans le dos, ça fait froid Le temps a passé Rideau! le spectacle est terminé. De rêver, continuons Mais d'une autre façon : En dessinant Puisqu'on a le temps A un poteau, j'accroche mon vélo Je prends mes pinceaux C'est si beau, en toutes saisons, La rue Saint-Bon. — Gérard Miro |
On the way to the sea
We went for a walk along the promenade, We stopped at a cafe for a cold lemonade We saw this little man sitting on the fence Looking out to sea I should have asked him if he would like a cup of tea. — Gillian Reid |
Midi
Dessin G. Miro |
Midi, roi des étés, épandu sur la plaine, Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu. Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine ; La terre est assoupie en sa robe de feu. L'étendue est immense, et les champs n'ont point d'ombre, Et la source est tarie où buvaient les troupeaux ; La lointaine forêt, dont la lisière est sombre, Dort là-bas, immobile, en un pesant repos. Seuls, les grands blés mûris, tels qu'une mer dorée, Se déroulent au loin, dédaigneux du sommeil ; Pacifiques enfants de la terre sacrée, Ils épuisent sans peur la coupe du soleil. Parfois, comme un soupir de leur âme brûlante, Du sein des épis lourds qui murmurent entre eux, Une ondulation majestueuse et lente S'éveille, et va mourir à l'horizon poudreux. — Leconte de Lisle, Midi (extrait) - Poèmes antiques |
Verveine
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Verte veine goût que j'aime qui m'emmène vers les plaines des poèmes qui dépeignent les fontaines aux eaux pleines qui rejoignent les lagunes où se baignent très sereines les baleines qui entonnent des airs bleus. — Eleonore Sur |
Correspondances
Dessin G. Miro
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La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles; L'homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l'observent avec des regards familiers. Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse et profonde unité, Vaste comme la nuit et comme la clarté, Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants, Doux comme les hautbois, verts comme les prairies, - Et d'autres, corrompus, riches et triomphants, Ayant l'expansion des choses infinies, Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens, Qui chantent les transports de l'esprit et des sens. — Charles Baudelaire - Les fleurs du mal |
Comme un saphir
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Bleu saphir, enchâssée comme le plus pur des joyaux dans un écrin sans pareil, la dune grise, la mer, au loin offre sa magie. La dune grise, le plus beau des jardins, tantôt mauve, tantôt jaune, tantôt blanche, témoigne au gré des saisons une magnificence inégalable de plantes agencées par un Grand Maître. Je vais, enchantée par le spectacle, comblée par les senteurs exhalées par ces plantes remarquables capables de supporter embruns et vents puissants. Je vais sur ce chemin autorisé, au milieu de la dune grise, un moment merveilleux, loin des tragédies du monde actuel. — Liliane Faucher |
Peinture en plein air
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L'air plein de la vie, des insectes timides colorés aux fines ailes. L'air fort, de ce vent qui se lève, s'endort, se déplace et ne meurt. L'air porteur de la pluie fine ou dense, cadençante enveloppant chaque brin, chaque mare. Air plein, toi qui est, fortement, discrètement, essentiel et absent. Qui te peindra ? Et comment ? — Eleonore Sur |
Aujourd'hui il pleut
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Le ciel est une fontaine à l'envers. Ça jaillit d'en haut, Mais les gouttes ne peuvent pas retourner à la source. C'est pour cela qu'elles sont tristes ! On le sent bien à leur chant... Comme une complainte abondante. Alors les arbres et les fleurs ont une idée ! Ils prennent les gouttes d'eau dans leur racines habiles... Et les remontent doucement vers les nuées. Un arbre, c'est un jet d'eau au ralenti ! — Eleonore Sur |
Home sweet home
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We are saying goodbye to our lovely house it's been a home to birds and bees , lizards butterflies even a mouse. We have enjoyed you every day tending the garden for insects to play, drinking wine from our vines, crushing the grapes with loving care, inviting friends to come and share. Barbecues on long summer nights , dancing under the fairy lights, now we are getting older no more can tend the weeds, we need to find a new family like fresh new seeds. We are going to retire by the sea and sit by the beach drinking tea! — Gilian Reid |
Les bouquinistes
Dessin My
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Au bord de la Seine, Sur de minuscules scènes, Des couvertures bien rangées. Accrochées au muret, Des boîtes vertes ouvertes, Et de livres par milliers. Soirée bleue, parfum d'aubépine, Photos et journaux badinent, Pastels, le passé s'imagine... — Rolande Causse |
La machine à créer
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C’est une machine (M) créée pour créer. Elle a bien marché ; elle a créé un truc (t) Personne (P) n’a compris ce... machin rose Tous sont restés cois : À quoi ? pourquoi ? c’est quoi ? — On a jeté t — On a jeté M Elle n’a manqué à Personne. — Paul Sanson |
Paris-Plage 2055
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Nous sommes en l'an 2055. Sous l'effet du réchauffement climatique, la calotte glaciaire de l'Antarctique s'est brisée et a fini dans l'océan, faisant subitement monter le niveau général des mers et océans de la planète. La ville de Paris est engloutie aux trois quarts et la mer (rebaptisée « Mer de Paris ») est maintenant à deux pas de l'Arc de triomphe. La vie a repris son cours et Paris-Plage est devenue une station balnéaire à la mode. — Gérard Miro |
Atacama fauviste
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La chaleur implacable du désert d'Atacama... Attirance inexplicable nous avait amenés là. Démesure qui dispense de réponses existentielles et contrastes qui compensent le vide écrasant du ciel. — Eleonore Sur |
Rencontre
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Goutte jaune, lentement, Plonge, tombe, atterrit. Mollement sur la feuille Grumeleuse et douillette. Elle éclate, se répand, Et s'étire librement. Goutte verte, potentielle, Retenue, se promène. Elle se lance, se projette. Elle rejoint la jaunette Et la touche, la teinte. La frontière se dessine Mouvemente, évolue, En mélanges indécis, Imprécis éphémères. Rencontre. — Eleonore Sur |
Oh moon so bright
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Oh moon so bright, you looked beautiful last night; the corona around you was eerie and bright I thought about the astronauts In the space station Looking down on a colourful nation I went to bed, my hert full of glee The show felt it was just for me. — Gillian Reid |
Golden glories
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Swinging and shining in the sun, these lovely flowers of spring, there golden glow is a lovely show for birds flying on their wing, waving their heads and dancing in the breeze attracting butterflies and bees I love my garden every year, for its beauty and cheer God created gardens for us to take good care and makes our garden lovely for us to share. — Gillian Reid |
Lilian’s Garden
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This tree is so stunning; it has had love and care When people pass by, they stand and stare She has a special talent to make things grow Her garden is always a spectacular show Vegetables are also her delight; if she could she would nurse them all night. — Gillian Reid |
Eurêka
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Sur ma table à dessin Ma page restait blanche Le Maire m'avait donné carte blanche Mais j'avais beau faire, je ne trouvais rien Ayant froid, je branchai mon radiateur d'appoint En le regardant, enfin l'idée me vint. — Gérard Miro |
Le retour du cosmonaute
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Le centre de Kourou lui avait donné le feu vert Il pouvait enfin sortir de cet enfer Être confiné dans une station spatiale Finalement, ce n'est pas génial Il avait revêtu son scaphandre Pénétré dans le sas Tapé le mot de passe : « Alexandre » La porte s'était ouverte ; c'était « sensas » Mais il ne fallait pas trop s'éloigner Avec les consignes, pas question de plaisanter. C'est alors que Kourou lui demanda sur un ton comminatoire S'il avait son attestation de déplacement dérogatoire Il se demanda s'ils étaient devenus fous Ou bien s'ils étaient saouls. Ce qu'on lui avait caché Pour le ménager C'est à son retour sur terre qu'il l'apprit : Eux aussi étaient confinés A cause d'une épidémie Planétaire. Il en resta bouche bée Et lui qui avait rêvé d'être accueilli en héros Regretta de ne pas être resté là haut. — Gérard Miro |
The Corona virus
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Here we are once again, A new virus to cause us pain. Its moving all around the world, No-one going out, Only for food, round about. We need a miracle, People dying, children crying Animals left alone. Old people living in fear, just sitting at home, We never learn from the past, we just live from day to day, Hoping the viruses keep away. If only we took more care, Washing often, keeping clean, Covering food, brushing teeth every day, And, maybe, the bugs will keep away. — Gillian Reid |
A new spring
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It is getting warmer in the garden, Flowers popping up all around, Colours shining all along the ground. Birds singing, bees buzzing, Insects rushing to make new lives Making sure the earth revives. New leaves appear on the trees, Blossom, pink and white, When you walk around, it is a wonderful sight. I love spring, it is a new beginning A start of a fresh new year, I walk amongst the flowers, With my heart full of cheer. — Gillian Reid |
Shéhérazade
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Vieux, j’ai fait un vœu à Dieu : Ô Dieu des vieux, qui me jeta à Terre Qui fit de moi ton jouet à jeter Le jour où, ma vie tarie, je me tairai à jamais. Donne-moi la grâce de Shéhérazade Qui en songe construit chaque nuit, Une histoire, un monde, une vie, Que le jour elle offre à ta consolation. Alors, dans mille et une nuits, Pour te garder d’ennuyer Tu voudrais me garder. — Paul Sanson |
Harry le lézard gris
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Il n'est pas beau, un peu pataud, Harry.
Je l'ai découvert l'année dernière.
Je l'ai retrouvé au printemps, au coin de la
maison.
J'aime lui dire des mots tendres et doux,
Il fait semblant de m'écouter.
Il aime peut être la musique des mots, qui sait !
Il aime prendre le soleil sur une pierre de coquillages.
Il aime se faufiler entre les petits pots de plantes
grasses.
Pour lui, je pose chaque jour un peu d'eau fraîche.
Il n'est pas beau, un peu pataud, mais il est fidèle, Harry
!
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Liberté
Sur mes cahiers d'écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable sur la neige J'écris ton nom [...] Sur la santé revenue Sur le risque disparu Sur l'espoir sans souvenir J'écris ton nom Et par le pouvoir d'un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer Liberté. — Paul Éluard, Poésie et vérité 1942 (extraits) |
Le petit jardin
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Les orangers du Mexique parfument élégamment le petit jardin Les pavots de Californie offrent leurs corolles de lumière à nos regards ravis Un goéland glisse lentement dans le ciel bleu saphir Des papillons volettent parmi les fleurs Les oiseaux chantent leur bonheur dans un monde trop calme Les premiers coquelicots osent ouvrir leurs corolles si fragiles Une brise douce caresse les cheveux d'ange Au loin, une corne de brume, Le terrible destin des Hommes semble étouffé en ce moment magique. — Liliane faucher |
Nature quiète
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Ma photo rapporte un instant qui s'ouvre une nature morte qui retient son souffle Ton pinceau léger insouciant s'abreuve des perles bleutées jaunes grises et rouges — Eleonore Sur |
Est-il libre Max ?
Zoo de Londres 1980
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Qui dit zoo, dit grilles et barreaux. « Où sont les barreaux ? », demandé-je à Adam Labrosse, auteur de ce cliché. « Facile, avec un 85mm à F1.4 le champ net n’est qu’une lame de rasoir. Les barreaux ont fondu dans un flou Hamiltonien qui sied à cet admirable sujet ». Ainsi soit-il. Labrosse ajouta : « C’est Max, le mâle dominant du groupe des macaques ; c'est lui le boss. Il règne sur une douzaine de femelles qui lui quémandent ses faveurs et une douzaine de jeunes mâles dont il doit arbitrer les incessantes chamailleries. Le reste du temps, il regarde à travers les barreaux ». Émilie Brontë prétend qu’il y a deux sortes d’hommes : ceux qui recherchent le pouvoir et ceux qui recherchent la liberté. Évidemment, la liberté de Brontë n'est pas l'espérance du prisonnier dans sa geôle, c'est la sensation de « se sortir de soi » qui a pour vertu de repousser l'angoisse. Max a le pouvoir ; inné, absolu. Mais l’a-t-il cherché ? On ne dirait pas. Il est privé de liberté. Mais la cherche-t-il ? On dirait bien. Ou est-ce le contraire ? Ne serait-il pas plutôt prisonnier de son lourd héritage ? La quête dans son regard n'est pas l'évasion de sa cage de fer. Ses vrais barreaux ce sont ses sujets, sa cage c'est lui. Émilie Brontë c'est lui. — Paul Sanson |
Message à la lune
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Toi qui évolues librement dans le grand univers Toi qui joues avec de petits nuages insouciants Toi qui ignores les misères de notre vie d’en bas Toi qui réconfortes ceux qui te contemplent Toi qui illumines le silence de la nuit Toi qui ignores le roulis de la mer interdite Toi qui m’apaises, merci. — Liliane Faucher |
Puzzle lexical
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Le gouvernement rationne, car c’est son boulot Sinon à quoi servirait-il ? Sinon il serait inutile. Alors, il rationne tout, même les rots et les mots. Ce matin je suis allé quérir mon quota de bons-mots Dans une boîte lexicographique ils sont bien rangés A comme amour, B comme Boisson, … en quatre rangées Ma mie me dit « allez, dis-moi dix mots ! » Au hasard des cases, six mots je tire : « pas mousse roule n’amasse qui pierre » Avec ces mots tout mélangés que vais-je faire ? À ma tendre amie que vais-je dire ? — Paul Sanson |
Rationnement lexical
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Le gouvernement a trouvé que le peuple papote abondamment. Le peuple si on l’écoutait, il ne ferait que blaguer, que parloter. Ses discours de comptoir sur le foot et les femmes épuisés, Il irait même jusqu’à dire, prédire et médire du gouvernement. Le gouvernement a décrété qu’il fallait rationner les mots : Tant par personne, disons 167 par jour, et pas un de plus ! Quand ma tendre amie, beauté éloquente s’il en fut, Tombe à court de verbe, je lui offre mes bons de mots. — Paul Sanson |
Lost and lost in translation
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On dit qu’on perd toujours en traduction, Ah bon ?
Prenons une phrase bien d’actualité.
Traduisons-la en anglais (avec google) et d’anglais en
allemand (avec google), etc.
Faisons cela sept fois (car 7 porte bonheur) avec un retour
au français.
Que pensez-vous qu’il advena ?
Hourra ! on respire, la cage enfin est ouverte !
Ouvrez, ouvrez, la cage aux oiseaux
Open, open, the bird cage
Öffnen Sie, öffnen Sie, der Vogelkäfig
Abierto, abierto, la jaula de pájaros
Apri, apri, la gabbia per uccelli
Öppen, öppen, fågelburet
オープン、オープン、鳥かご
فتح ، فتح ، قفص العصافير
Ouvert, ouvert, cage à oiseaux.
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Le jour d'après
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Lui : Tu te souviens ? C'était une belle journée ensoleillée... Elle : Oui, on avait encore le droit de se promener dans les parcs mais l'angoisse était déjà là. Lui : C'est le jour d'après que tout a basculé... j'entends encore ces mots: « guerre... ennemi invisible... Restez chez vous ! ». Elle : Je ne sais plus qui de nous deux a eu l'idée de conserver la trace de nos ombres sur ce tronc d'arbre pour témoigner de notre passage sur terre au cas où... en tout cas, c'est moi qui ai pris la photo. Lui : Et ma photo d'OVNI, tu t'en rappelles ? Elle : Quel rapport ? Lui : Comment ? une pandémie mondiale provoquée par un agent pathogène jusqu'ici inconnu se développe et dans la même période, j'aperçois un OVNI, n'est pas étrange ?... un germe venu de l'espace, cela expliquerait que notre système immunitaire ait du mal à faire face. Elle : Toi, tu lis trop de romans de science-fiction... d'ailleurs, la pandémie avait commencé avant cette fameuse ... « apparition ». Lui : Ils étaient sans doute arrivés depuis un certain temps sur terre... ils sont doués pour jouer à cache-cache... Elle : Admettons... leur but, ce serait de nous affaiblir puis de nous envahir ? Lui : Non, je pense qu'au contraire, voyant que tout se déréglait chez nous et que nous courrions à notre perte, ils sont intervenus pour sauver la vie sur terre quitte à sacrifier une partie des humains. Elle : Pourquoi faut-il toujours que certains soient sacrifiés pour sauver les autres ? Lui : Mais c'est comme ça depuis la nuit des temps. Elle : Si on en réchappe, tu penses que les gens vont en tirer des leçons ? Lui : Ecoute tu devrais relire « La Peste » d'Albert Camus... lui aussi se posait ce genre de questions. — Gérard Miro |
Orchidée bourdon
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Orchidée bourdon, Là ! Dans mon jardin sympa. Oh, te découvrir à l’aube éclose Toi et tes trois pétales roses. Petite merveille botanique Beauté sans pareille des coniques. Labeur du sol récompensé en culture Dans le respect de dame Nature. Avec toi vient le bonheur simple Tu attires les bourdons Tu chasses le bourdon. — Liliane faucher |
Les incrédules
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Je ne croyais pas trop aux ovnis... jusqu'à ce que j'aperçoive cet anneau lumineux dans le ciel. J'ai juste eu le temps de prendre la photo ; quelques secondes après, il avait disparu ; ces engins se déplacent très vite. J'ai montré cette photo autour de moi... certains ont prétendu qu'elle était truquée, d'autres qu'il s'agissait du reflet d'un néon dans une porte vitrée ; je n'ai pas insisté. Ce qui me console, c'est que lorsque ces extra-terrestres rentreront chez eux et montreront les photos de leur voyage autour de la terre, ils auront sans doute, eux aussi, du mal à être crus. |
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