À Paris, remonter la rue Saint-Bon Ce n'est pas long Cette petite rue Il faut l'avoir vue On dirait un décor de théâtre Est ce que je rêve ? Il me semble Que trois coups on frappe. Acte I : Un musicien de rue Qui n'a plus un rond Vient jouer un air d'accordéon Pour nous souhaiter la bienvenue. Acte II : Un autre « sans le sou » préfère S'installer près de la Chapelle Les passants, ils les interpelle Ainsi : « Une pièce ou l'enfer ! » Acte III : Ceux qui ont donné sont récompensés Car notre mendiant ne manque pas de leur indiquer L'endroit où éclata Un obus de la grosse Bertha Pendant la Grande guerre La « Der des Ders » C'était au numéro trois Dans le dos, ça fait froid Le temps a passé Rideau! le spectacle est terminé. De rêver, continuons Mais d'une autre façon : En dessinant Puisqu'on a le temps A un poteau, j'accroche mon vélo Je prends mes pinceaux C'est si beau, en toutes saisons, La rue Saint-Bon. — Gérard Miro |