Divagation dans le reg


Dans son château minéral,
Échappée par les toits des cheminées de fée,
L’âme de la princesse captive veille.
Au creux de ses rides sculptées par le vent
Elle ensorcelle le voyageur audacieux.
Sur l’aile des vautours,
Elle plane au-delà des vagues fauves
Qui bourgeonnent de mille fleurs d’argile
Fixées sur les contours de dunes immobiles.
Elle hante le désert livré au promeneur
Captif de ses méandres.
Des voiles de nuages la caressent en passant
Et exaltent le bleu qui l’habille au soleil.
Nul ne saura jamais le bruit de l’océan
Au fond duquel elle a éclos.
Nul ne saura jamais
La violence des flots qui ont moulé ses courbes
Et modelé ses creux.
Tous mes sens envoûtés
Par ses parfums subtils
Vibrent encore au frisson
De sa beauté intense.

— Liliane Fauriac