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Une aurore écarlate, sur l’obsession de tes baisers clandestins, attise l’impertinence de mon désir. L’absurde pendule se joue de mes chimères et s’évertue à étirer l’avant en interminable sursis. Des symphonies : pastorales, pathétiques, héroïques balisent ton approche jusqu’à la fébrilité de mes frontières de dentelle. — Liliane Fauriac |
L'avant
Ô nostalgie des lieux
Ô nostalgie des lieux ... Revenir sur mes pas, refaire doucement - et cette fois, seul - tel voyage, rester à la fontaine davantage, toucher cet arbre, caresser ce banc... Monter à la chapelle solitaire que tout le monde dit sans intérêt ; pousser la grille de ce cimetière, se taire avec lui qui tant se tait. Car n'est-ce pas le temps où il importe de prendre un contact subtil et pieux ? Tel était fort, c'est que la terre est forte ; et tel se plaint : c'est qu'on la connaît peu. — Rainer Maria Rilke, Vergers |
Rose
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Elle, l’amie du Petit Prince Empile les pages rouge sang Où elle a écrit son roman Autour de son corset si mince. Que n’écrit-on à l’eau de rose En se griffant à ses épines ? Jardiniers et poètes peaufinent Espérant la métamorphose. D’aucuns la disent capricieuse, Dédaignent son parfum, sa beauté. D’autres louent sa féminité Reine des fleurs délicieuse ! Rose cueillie, rose ouverte Rose sauvage, rose fanée, Rose en bouton ou surannée Mieux qu’un présent : rose offerte. Au fil des jours et sous le vent Comme nos corps, elle s’incline. Comme une femme, elle fascine, Conjugue « aimer » à tous les temps. — Liliane Fauriac |
Green roadmap*
Il faut célébrer la nature chaque année car si la musique a sa fête, la nature aussi. La fête de la nature, célébration festive, sérieuse, exigeante, authentique, doit faire progresser les participants (enfants, jeunes, seniors) sur le chemin de la connaissance de la biodiversité ; elle doit favoriser une évolution des comportements individuels responsables en faveur de la protection de la biodiversité.
Fête de l’agriculture biologique ; fête du bio ; fête des énergies renouvelables ; fête des paysages et de la nature en ville ; fête du jardin et du développement durable ; fête de la mobilité durable ; fête du vélo. Espace événementiel de découverte de la nature naturelle ; promenade ornithologique et naturaliste ; balade ludique et botanique ; balade lecture du paysage ; balade singulière alternant lectures poétiques et explications naturalistes. Journée mondiale des zones humides ; des forêts ; de l’eau ; de l’océan ; de la mer ; de la terre nourricière ; de la biodiversité ; des espèces menacées ; de la lutte contre la désertification et la sécheresse.
Atelier créatif de sensibilisation aux pratiques bioénergétiques ; aux plantes médicinales ; aux médecines douces. Journée d’animation ludique et familiale ; kit numérique de signalétique spéciale pique-nique ; productions musicales inspirées de la nature ; conférence consacrée à l’art à la plage. Atelier d’échange participatif aux jeux éducatifs sur l’économie d’énergie ; les énergies renouvelables ; la biodiversité ; l’écoconstruction ; l’agriculture bio ; le compostage ; les toilettes sèches. |
* La feuille de route écologique.
Remake de la piscine
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| Une semaine que je planque depuis la tour du château qui domine le petit bled périgourdin de Bourdeilles. Perché, avec mes copains les pigeons je zieute le couple de retraités au bord de la piscine de la très discrète « hostellerie ». C’est pas vraiment une piscine, pas vraiment des retraités et je ne suis pas vraiment un paparazzi, au moins sur ce coup. Cette fois, mes photos ne finiront pas dans Voilà, Marie Patch ou Gaga ; c’est une commande juteuse pour Armand de Laène, le puissant vice sous-secrétaire de l’AAAA (Association des Amateurs d’Amour Absolu). Quant aux « clients » qui ont réservé sous le (faux) nom de Mr. et Mme Delong pour 3 jours 2 nuits, ce sont d’anciennes gloires du cinéma. Ils ne font plus le buzz mais ils aiment encore les rendez-vous secrets, ah les beaux jours ! Ils se sont connus en 69 alors qu’ils débutaient sur la « piscine » (3 jours 2 nuits de tournage), où de Laène était second assistant régisseur. Ce fut une passion simple, bizarrement platonique et muette. Contenue derrière les lunettes noires, elle a pourtant irradié les acteurs, ionisé l’eau de la piscine, brûlé la pellicule. Le jeune Armand, déjà détecteur amateur d’atomes crochus, rêvait en coulisses de romance par procuration. Mais voilà, il n’est rien arrivé. Ils sont retournés à leurs foyers, à leurs contrats et ont peu à peu drifté dans la rat race. Le hasard ne les réunit qu’une fois, brièvement, quand elle fut chargée de lui remettre le César pour « l’ensemble de son œuvre » ; c’était il y a un mois. De Laène m’a prévenu « t’as intérêt à sous-exposer, ils vont cramer ta péloche ! ». Il a bien raison, leur bonheur illumine leur petit théâtre, paradis coloré perdu dans la grisaille. Chance ! A leur insu il y a trois spectateurs, un voyeur et deux pigeons, pour deux acteurs. Ils sont donc autorisés à jouer le dernier acte de la pièce de leur vie. Pas besoin de costumes ni de lunettes noires pour une passion simple devenue bonheur simple, 3 jours 2 nuits de bonheur simple. — Paul Sanson |
Le thé berbère
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Thé de la bienvenue, Thé de l’amitié, Thé parfumé de menthe D’armoise ou de lavande Répands l’arôme de la paix. Brûlant et parfumé, Sucré comme la vie, Le premier se fait doux. Excitant, passionné, Puissant comme l’amour, Le deuxième est plus fort. Tiède puis bientôt froid, Amer comme la mort, Le troisième se dissout À la fin du voyage. — Liliane Fauriac |
Divagation dans le reg
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Dans son château minéral, Échappée par les toits des cheminées de fée, L’âme de la princesse captive veille. Au creux de ses rides sculptées par le vent Elle ensorcelle le voyageur audacieux. Sur l’aile des vautours, Elle plane au-delà des vagues fauves Qui bourgeonnent de mille fleurs d’argile Fixées sur les contours de dunes immobiles. Elle hante le désert livré au promeneur Captif de ses méandres. Des voiles de nuages la caressent en passant Et exaltent le bleu qui l’habille au soleil. Nul ne saura jamais le bruit de l’océan Au fond duquel elle a éclos. Nul ne saura jamais La violence des flots qui ont moulé ses courbes Et modelé ses creux. Tous mes sens envoûtés Par ses parfums subtils Vibrent encore au frisson De sa beauté intense. — Liliane Fauriac |
Mosaïque oxymorique
Obscure clarté qui tombe des étoiles Soleil noir de la mélancolie Silence assourdissant Enfer polaire, été hivernal Enfermé dehors, c'est très moyen Mon plus beau cauchemar La barbarie à visage humain Je ne suis ni pour ni contre bien au contraire La liberté c'est l'esclavage La gauche caviar Les guerres civiles, saintes, propres Ce sont d'effroyables jardins Pauvre petite fille riche Du sucré-salé, douce-amère J'ai un énorme faible Femme enfant, affreusement belle Une bonne fessée ! Doux supplice Elle se hâte avec lenteur, à l'aube de la nuit C'est un jeune vieillard, un mort-vivant Elle est proprement dégueulasse C'est un petit miracle, un vrai mythe La bête humaine Yin & Yang, same difference... — Paul Sanson |
Mon trésor
Cliquer pour trouver la geisha
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Il n'y a pas de chiens de faïence dans mon bazar étalé sur la table, mon trésor. Les chiens c’est nous, deux vieux chiens qui se regardent, depuis un bon moment déjà. Toi, tu n’as pas l’air de savoir quoi faire de toi. Moi, je saurais bien… Je peux encore servir ! Même si tu as l'air de me prendre pour une des vieilleries étalées sur la table.
Il y a mille brocantes que, sous le soleil ou la pluie, je m’ennuie sur ma chaise et je rêve à l’amour, à la belle vie. Alors je joue au loto, je mets le ticket dans mon corsage, je me fais mon petit cinéma et la vie va…
Forcément ça devait arriver. J’ai gagné. Beaucoup. Au diable les brocantes, les chalands nonchalants ! Bradé mon trésor étalé sur la table ! Adieu aux vieux beaux bizarres, aux amours imaginaires ! Oubliés mes rêves ! Bonjour les voyages, les croisières, les villes d’eaux ; autant dire la fatigue, la nausée, la solitude, le vide…
Alors j’ai acheté un diamant, le plus gros possible, et je l’ai caché dans mon trésor étalé sur la table. Où ? Peut-être devineras-tu, toi mon Trésor, que c’est dans la Geisha et que la Geisha c’est moi. |
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