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Laissez parler Les p'tits papiers A l'occasion Papier chiffon Puissent-ils un soir Papier buvard Vous consoler Laissez brûler Les p'tits papiers Papier de riz Ou d'Arménie Qu'un soir ils puissent Papier maïs Vous réchauffer — Régine |
Les p'tits papiers
Referendum
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Easy to bait,
Highly strung wire,
Red blooded passion,
Temper ready to fire.
Which lever points best,
When tugged really hard?
Signals your mood,
Lowering your guard.
Manipulated by others,
Against our own will.
Subconscious programming,
Their camouflaged goals to fulfill.
Other options kept blurred,
By fake news, cheating and statistical lies,
Focusing solely on our betters’ destination,
Believing what the poster bearer’s cries.
We lions must be aware,
Of being led by donkeys down the wrong track.
For once we leave the secure station,
There is no turning back.
— Philip Wood |
Quadrillage
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Un enfant a oublié de gommer Le quadrillage de ses pensées Avec son crayon doucement Avant de se lancer Il avait tracé les lignes Pour les proportions Un musicien en voyage A laissé s'envoler Les deux dernières pages De son carnet Les lignes inspirées Sans notes et sans musique Se sont envolées. Un électricien généreux En rêvant de sa dulcinée A agrafé sur les poteaux Des câbles désordonnés Je lève les yeux Et je pense à eux. — Eleonore Sur |
Asensores
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Asensores bohémiens Suspendus à vos chaînes Nous hissant au quotidien Rapprochant ceux qui s'aiment. Des bretelles bien huilées Une casquette de travers Une veste bigarrée Et la vue qui nous libère Asensores nostalgiques Vous voyagez dans le temps A l'époque romantique Du port bouillonnant Sans étages ni bouton Asensores sympathiques Nous aimons votre chanson Qui accompagne notre musique. — Eleonore Sur |
Page de comptes
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« Deux et deux quatre quatre et quatre huit huit et huit font seize... » Répétez ! dit le compteur 84 « Deux et deux quatre quatre et quatre huit huit et huit font seize. » ... Mais voilà le condor qui passe dans le ciel le compteur 83 le voit l’entend et l’appelle : « Sauve-moi joue avec moi oiseau ! » Alors le condor descend Il prend son élan et arrache le compteur avec ses pattes. Le compteur ne compte plus Il s'est arrêté à seize Seize ou huit qu'importe Tout ça ne compte plus du tout maintenant. Et le compteur conte Il commence à imaginer Toutes les histoires rigolotes, Belles ou à pleurer. Les histoires de ces familles Qu'ils a croisées, qu'il a comptées Des gens plus ou moins fortunés, Qu'il n'a jamais rencontrés. Alors il se met à chanter et tous les enfants entendent la musique et huit et huit s'en vont. Les persiennes redeviennent arbres Les compteurs redeviennent oiseau, Les fenêtres redeviennent sable, Et le condor repart très haut. — Eleonore Sur, Hommage à Prévert |
Ode câblesque
Groupés, mêlés, contorsionnés... Câblesques : vous m'inspirez! Vous suivez le passant Dans son antre, lentement, pour l'aimer, l'enlacer, Et le lier ! Ce tissage... S'emmêle et se noue, découpant les maisons, Les passages... De la ville. Raturant nos visions Comme un peintre fâché, Supprimant tout horizon, Tout accès. Au ciel. — Eleonore Sur |
Gardening Motto
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Relaxing in our garden,
Soaking up comforting solar rays,
Lawn mown, today’s task completed.
So now to practice my garden motto,
“Gardens are to be enjoyed not endured”.
Let the bee do all its work,
Allured by the enticing nectar of golden honeysuckle.
Ants scurry to keep our garden regenerated.
I ape the common wall lizard,
Basking on his rockery,
Snatching an occasional passing meal.
Espy the red-capped woodpecker,
Tapping out grubs from our expiring walnut tree.
Jays strut across the yellowing mown grass.
Striped sunflower seeds teased free by a chaffinch pair.
Orange crested hoopoe manipulating its long probing bill,
Aerates the soil in worm detection.
Our proud blackbird; territory secured,
Feasts on the ripe hedgerow brambles.
Soaring honey buzzards circle the adjacent paddock,
As settling tractor dust reveals fleeing mice, voles and an occasional hare.
Distant woodland birds call; the Limousin sun warms.
Saint Emilion’s finest takes its inevitable effect.
I lounge; I snooze….
— Philip Wood |
L'homme augmenté
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Pierre Vassiliu chantait : « Qu'est-ce qu'il fait, qu'est-ce qu'il a, qui c'est celui-là ? » Autant de questions que l'on est en droit de se poser en découvrant ce personnage ; Par contre, on ne peut pas dire, comme dans la chanson : « Il a une drôle de tête, ce type-là...» Vu que de tête, il n'en a plus. Oui, c'était un courageux mais quel malchanceux ! Laissé pour mort sur le champ de bataille, il a été pris en charge par une équipe médicale de pointe qui lui a greffé un ordinateur dernier cri à la place de la tête (invisible sur la photo car dissimulé sous son veston) puis l'a équipé de jambes artificielles. Mais une malchance peut aussi se transformer en chance : son anomalie congénitale appelée « situs inversus » (cœur à droite) qui affecte moins de 1 personne sur 10000 lui a sauvé la vie ; par ailleurs, il n'a pas été jugé nécessaire de lui remplacer sa main droite sachant qu'il n'avait pas laissé de directives anticipées à ce sujet. L'opération terminée, les chirurgiens se sont écriés : « Il est né, l'homme augmenté ! » L'Etat, reconnaissant, lui a procuré cet emploi réservé d'agent d'accueil au musée ; on l'a habillé en rose pour lui remonter le moral et ne pas effrayer les visiteurs. Sa jambe à l'horizontale indique le sens de la visite et rappelle qu'entrer avec une patinette dans le musée peut coûter un bon coup de pied au derrière... Mais on ne peut pas tout prévoir : aux dernières nouvelles, l'homme augmenté, cet ingrat, aurait demandé... une augmentation ! — Gérard Miro |
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