Pour le retour du Soleil honorer, le Zephir, l'air serein lui apareille, et du sommeil l'eau et la terre esveille, qui les gardoit l'une de murmurer, en dous coulant, l'autre de se parer de mainte fleur de couleur nompareille. Ja les oiseaux es arbres font merveille, et aux passants font l'ennui modérer ; les Nynfes ja en mile jeus s'esbatent au cler de Lune, et dansans l'herbe abatent. Veus tu Zephir de ton heur me donner, et que par toy toute me renouvelle ? Fay mon Soleil devers moy retourner, et tu verras s'il ne me rend plus belle. — Louise Labé - œuvres poétiques - Sonnet XV |