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Guetteurs solennels, illusionnistes absorbés au soleil. — Eleonore Sur |
Le pot au lait
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Comme Perrette dans la Fable, elle portait sur sa tête un pot au lait mais voulant secouer sa longue chevelure, elle a tout renversé. C'est pourquoi sa tête est toute blanche et sa robe est tachée. Il faut dire qu'en plus, avec tous ces fagots sur ses épaules, il y avait de quoi perdre l'équilibre mais, stoïque, elle s'est redressée et a souri pour la photo. Que s'est-il passé alors ? Le flash était-il trop fort ? Elle s'est métamorphosée en arbre. — Gérard Miro |
Home in the sun
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When I was young, I was full of life, Now I am older, and always in strife. I have decided, I want to live in Spain, To get away from cold, wind and pain. I want to feel the sun on my face, Walk on the beach at a very slow pace. Then stop for tapas and sangria, in my favourite bar, Then walk home to my flat, which is not very far. Then sit on my balcony, watching the setting of the sun, Then I go to bed, my day is done. — Gillian Reid |
The things I do for love
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I was asked if I could look after two tortoises for a week, She said "all they do is eat and sleep". Well I'm always up for a challenge, as several people know, So I said "Okay I will give it a go". I thought It was easy, what could possibly go wrong? Till I got up next morning to a terrible pong. I had to clean the cage out and to clean them up too, So I put them in the garden, what else could I do? But I didn't realise they could move so fast, I finally managed to catch them, and put them back in the cage at last. — Gillian Reid |
Grues d'Anvers
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Au cou blanc ou cendrée la grue est élancée. Les pieds plantés dans l'eau, elle taquine le bigorneau. Du Japon au Québec, elle promène son bec. Mais c'est au port d'Anvers, qu'elle est la plus sévère ! — Eleonore Sur |
Le papillon
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Naître avec le printemps, mourir avec les roses, Sur l'aile du zéphyr nager dans un ciel pur ; Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses, S'enivrer de parfums, de lumière et d'azur ; Secouant, jeune encore, la poudre de ses ailes, S'envoler comme un souffle aux voûtes éternelles ; Voilà du papillon le destin enchanté : Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose, Et sans se satisfaire, effleurant toute chose, Retourne enfin au ciel chercher la volupté. — Alphonse de Lamartine, Nouvelles méditations poétiques |
Je ne jette rien
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Ça peut toujours servir, on ne sait jamais. Il suffit de jeter quelque chose et aussitôt ça manque cruellement « Ah si j’avais su ! ». Les petits hommes verts prétendent que jeter c’est Mal. Tout finit dans les caniveaux, les ruisseaux, les fleuves, les océans et s’agglutine dans le Sixième Continent. L’instinct de conservation remonte à la nuit des temps. Prenez ce fossile, l’ammonite, quand elle grandit, elle sort de sa coquille mais elle ne jette rien. Elle construit sa nouvelle maison de calcaire en s’appuyant sur la précédente, et ainsi de suite. Elle traîne derrière elle toutes les maisons qu’elle a successivement habitées. Cela fait éclore de beaux coquillages, aux spirales hélicoïdales parfaites, dans les vitrines des boutiques de vente de minéraux rares. Je suis comme l’ammonite, j’accumule, j’entasse, je collectionne les petites et les grandes choses, les petits et les grands souvenirs. Ma mémoire est infinie, je me souviens de tout. Tel Atlas condamné à jamais, je porte sur mes épaules ma vie passée, fossilisée. Je courbe l’échine sous le fardeau, j’ai de plus en plus de mal à avancer. — Paul Sanson |
Digging up History
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History’s shrouded by the passage of years, Sifting through time a dark silhouette appears. To enlighten this facade; acknowledge our past, We excavate our roots to reveal shadows they’ve cast. Often we’re unsettled by evidence we find, Our shared dogmas and values begin to unwind. Myths and legends have corrupted the truth. Our knowledge is rewritten by the archeological sleuth. — Philip Wood |
Abbaye Notre-Dame de Nanteuil-en-Vallée, Charente.
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