La vraie vie

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La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature. […] Notre vie ; et aussi celle des autres ; car le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision. Il est la révélation, qui serait impossible par des moyens directs et conscients, de la différence qualitative qu'il y a dans la façon dont nous apparaît le monde, différence qui, s'il n'y avait pas l'art, resterait le secret éternel de chacun. […]
Grâce à l'art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu'il y a d'artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini et, bien des siècles après que s'est éteint le foyer dont il émanait, qu'il s'appelât Rembrandt ou Ver Meer, nous envoient encore leur rayon spécial.

Marcel Proust

Le Temps retrouvé, dans À la recherche du temps perdu, coll. de la Pléiade, vol. IV, p. 474

Jules Verne et l'hippocampe


Jules Verne et l'hippocampe
Un jour de grand vent
L'un nage, l'autre chante
Se tenant par la main.

Jules Verne dans l'astrolabe
Au milieu de de la terre
Écrit en trisyllabes
Et émerge par les mers.

L'hippocampe bienveillant
Lui corrige les pluriels
Et lui glisse de temps en temps
Une rime industrielle.

Appareils aux cent hublots
Mécanismes à engrenages
Jules, tu rêves tout haut
Et poursuis ton voyage...

— Eleonore Sur

Une coupe en brosse


Une coupe en brosse !
Je suis la risée des gosses.
Ma tignasse ébouriffée
A la « Einstein », où est-elle passée ?
Maintenant, dans le quartier,
Tous les arbres sont carrés.
Cela fait propre et ordonné,
Disent certains, l'air satisfait.
Pourtant, comme chacun sait,
« L’ennui naquit un jour de l'uniformité ».
Il va falloir un peu de patience
Pour voir repousser de nouvelles branches
Mais sur celles qu'il me reste, des bourgeons
Bientôt sortiront
Car le printemps revient
Fini ce temps de chien !
Je remettrai ma chemise verte
Et avec les oiseaux, nous ferons la fête.

— Gérard Miro

Matons ça, c'est nos voleurs


Machine
ton chin
sa chaîne
ses chiens
nos peines
vos saints
leurs liens

Ma rime
ton rien
sa reine
ses trains
nos traînes
vos tiens
leurs tu l'auras

— Eleonore Sur

Maman les p´tits bateaux


Maman les p´tits bateaux
Qui vont sur l´eau
Ont-ils des jambes ?
Mais oui, mon gros bêta,
S´ils n´en avaient pas,
ils ne marcheraient pas !

Maman les p´tits bateaux
Qui vont sur l´eau
Ont-ils une âme ?
Mais oui, mon gros bêta
S´ils n´en n´avaient pas,
Ils ne danseraient pas !

— Comptine

Traité de pilosité digitale, section A-2.1.3a.

Le debug des champs
a des poils plus longs
que celui des villes
aux poils plus subtils

Le debug des champs
est aussi plus grand
plus impérissable
et inébranlable

Le debug des villes
est bien plus futile
est très arrogant
bien impertinent.

Quand les deux debug
par une main gantée
sur la même plug
furent bouturés

Devinez l'hybride
presque bipartide
qui se développa
de ces aléas ?

Le debogus duveté !

— Eleonore Sur

A new spring morning


I walked down the lane to visit the sheep,
When I got there, they were fast asleep.
Babies looking to see what I’M doing,
I hear birds sing and doves a cooing.
Spring is on its way today,
Blue skies, people walking my way.
I think I will go and visit the cows,
Then walk back slowly to my house.
When I get home, I will have a cup of tea,
And sit in my garden, with the birds and bees.

— Gillian Reid

Feeding the wildlife


I love to feed the birds and mice,
It brings my garden back to life
Blue tits, sparrows, robins and crows.
Oh, here comes the woodpecker,
He will eat all the food,
Now the other birds are in a bad mood.
He bullies all the small birds, and
Makes them fly away,
I hope they will come back another day.
There he goes, He’s had his fill,
Oh no, now we got the magpies as well,
Poor little birds, that’s how life goes,
Maybe one day you can feed, I suppose.

 Gillian Reid

The setting sun


We are walking on the beach,
Feeling the soft sand, beneath our feet.
People arriving by the shore,
Watching the sun setting once more.
Bringing their cycles, close to the sea,
Not much room for you and me.
We have had a lovely day,
Now the sun is fading away.
It’s time to go home, for our supper,
Lots of toasts, jam and butter.

— Gillian Reid

The angels are coming


Did you see the angels passing by?
Dashing home, in the evening sky.
I can see the purple mountains,
Standing proud and tall,
Lovely evening for one and all.
The colours were amazing, do divine,
I could not help saying, it’s mine all mine.
My beautiful night came to an end,
I walked home slowly, with my friends.
We will sleep well, tonight, she said,
We said goodnight, then went to bed.

—  Gillian Reid


The lady in blue


What are you looking for on your own?
Sitting pretty, on a stone.
Have you seen a seagull pass by?
Be careful something could drop in your eye.
Maybe you are trying to catch the sun,
Or could be boredom, that’s no fun.
People passing stop and look at you,
They admire your shades of blue.
Evening is coming very soon,
We will leave you to look at the moon.

— Gillian Reid

A Summers Day


Oh, What a beautiful day,
Walking by the water way.
Listening to the birds singing,
Watching ducks, and swans, swimming.
We walk to the cafe and eat ice cream,
Then visit the château, so white and clean.
We walk slowly back, along the river,
Seeing the reeds, all of a quiver.
The sound of the water, flowing along,
Makes me want to burst into song.

— Gillian reid

Moi, le corbeau


Moi, le corbeau, j'aime bien me percher en haut de ce muret
Pour contempler les promeneurs du dimanche.
Oh!, qu'ils sont petits !
On dirait des fourmis.
Et regardez ceux qui se sont assis
Sur les bancs, et bayent aux corneilles...
CRÔA !, CRÔAA !
Ah !, ils ont peur !
Ils ont peur de tout...même de ma couleur.
Je suis noir et alors ?
Ce n'est pas donné à tout le monde d'être noir.
Tenez ! les mouettes, elles ont beau passer tout leur temps
Au soleil, les pauvres, elles restent blanches
Comme des cachets d'aspirine !
CRÔA !, CRÔAA !
Ah !, mais, c'est qu'ils nous envahissent un peu trop,
Ces promeneurs du dimanche.
Vivement lundi, qu'ils aillent au boulot
Et qu'on puisse profiter tranquillement du Parc.

— Gérard Miro

Wake-up Call


Snow in our Limousin February is the expected winter norm.
This week’s twenty-four degrees C is alarmingly warm.
Southerly warm desert winds the TV weatherman terms, "fine".
When really for all of us it’s an ominous sign.

Nature awakens prematurely, swings out of balance.
Seasons have shifted, too late for our nonchalance.
If spring is this early how oppressive will the coming summer be?
Devastating drought, scant harvest; even forest fires maybe.

Of all the flora and fauna with season timing wrong,
It’s the human race that must sing the guilt ridden song,
We have really screwed up this planet that we self-appointingly steward,
Our short-sighted greed has reaped this apocalyptic reward

— Philip Wood