Automne


Si j’étais peintre, je l’habillerais de capes rousses,
Soleils, robes d’or, jupes en mousse,
Avant que l’hiver la dénude
En lui volant sa plénitude.

Si j’étais trompettiste je donnerais l’aubade
À ses couleurs en cascades
De châtains, roux et blonds
Chaude harmonie en ton sur ton.

Si j’étais poétesse, j’enfilerais des rimes
Sans raison, rarissimes,
Pour lui faire des colliers en glissant dans mes vers
L’ocre des perles de la terre.

Si j’étais photographe, je retiendrais captive
Sa lumière explosive
Pour l’offrir à l’hiver,
Les nuits de pleine lune… mystère !

Mais je ne suis que visiteuse et amoureuse
De ses flamboyances audacieuses,
De parures fauves sous la brume
Et de tous ses parfums que je hume.

— Liliane Fauriac,  Extrait de « Fleur d’Espoir »