Je suis le géant Je me morfonds dans le noir et le néant. L’univers et son mystère tiennent dans mon gant, Je chausse des milliards d’années-lumière, Pourtant l'univers, caillou d'obsidienne inscrutable, Me tourmente au fond de la chaussure. Je dis « chaussure », je dis boîte à chaussures ! J'y ai percé un trou noir, lourd comme mille galaxies, Mais dedans, n’est entré que le noir et le néant. J’ai percé un trou large comme ma bouche de volcan, Mais dedans, nada, rien, réant. Un trou d’ozone, un trou de mémoire, de souris, de serrure… Le noir et le néant. J’ai pris une aiguille aussi fine qu’un cheveu de Vénus, Je l’ai polie pendant mille ans En sa pointe étincelle un atome de tungstène, raide et solitaire. J’ai percé. Univers, voilà –en verlan– ton secret révélé : Foudre noire, arbre de vie. Univers, ton mystère est épinglé. |