|
Dans ma tête Dave Brubeck déversait à tout casser le Blue Rondo à la Turk, aussi vite que moi dévalant comme un fou les marches du métro, montant quatre à quatre les escalators, bon Dieu d'bon Dieu encore, encore et me voici à trois pas d'une sortie sur la ligne quelle ligne je ne le savais plus. Soudain la sonnerie du téléphone. Allo ! C'est Suzy ça fait deux fois que j'appelle, si t’es en retard les Chinois vont annuler ! Je restai sans voix, j'étais foutu. Il faut que tu files, me dit-elle. J'ai couru comme dans un rêve le long des passages encombrés. Haletant, ma mallette à la main, je vacillais… ce pognon, je ne l'aurai pas volé. Pas de panique, j'ai reconnu le tapis roulant de la Gare Montparnasse. J'y suis entré... Le tapis était plein comme un œuf. Je flottais... je brûlais de fièvre. A côté, deux ou trois jazzmen faisaient le bœuf. Je voyais le long des murs illuminés de porcelaine défiler des palaces, le soleil, le ciel bleu... Dans ma main Suzy était là, elle me souriait et de nouveau le soleil a brillé. Dans un souffle elle m'a dit Vient j'ai la voiture tout près d'ici. Les murs, les gens tournaient puis quelqu'un m'a saisi par le bras. Avec la mallette je l'ai frappé alors le coup de poing a claqué ! Me clouant sur place. Oh Suzy, t'en fait pas Je te suis on y va les palaces, le soleil le ciel bleu toute la vie toute la vie... — Paul Sanson |
Un moment de flottement
Foudre noire
Je suis le géant Je me morfonds dans le noir et le néant. L’univers et son mystère tiennent dans mon gant, Je chausse des milliards d’années-lumière, Pourtant l'univers, caillou d'obsidienne inscrutable, Me tourmente au fond de la chaussure. Je dis « chaussure », je dis boîte à chaussures ! J'y ai percé un trou noir, lourd comme mille galaxies, Mais dedans, n’est entré que le noir et le néant. J’ai percé un trou large comme ma bouche de volcan, Mais dedans, nada, rien, réant. Un trou d’ozone, un trou de mémoire, de souris, de serrure… Le noir et le néant. J’ai pris une aiguille aussi fine qu’un cheveu de Vénus, Je l’ai polie pendant mille ans En sa pointe étincelle un atome de tungstène, raide et solitaire. J’ai percé. Univers, voilà –en verlan– ton secret révélé : Foudre noire, arbre de vie. Univers, ton mystère est épinglé. |
Quand la lune se réveille
|
Quand la lune se réveille,
C'est au tour du soleil,
D'aller dans son lit.
Il éteint la lumière,
Qui n'est qu'une stagiaire,
Et s'éteint lentement.
Pendant...
Que la lune mange son ptit dèj !
|
Inscription à :
Articles (Atom)