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À pas de velours Je mets mes pas dans les tiens. Donne-moi juste une raison D'être l'électron libre qui se perd Dans les profondeurs de ton âme. Tu es assurément Mon élément vivant. N'oublie pas que le temps passe. Laissons les blessures latentes S'envoler de notre mémoire Et rejoindre l'obscurité. Encensons le jour nouveau. Le coeur à l'envers, Devant l'éternel je te consacre Le plus beau matin du monde. — Sylvie Brugeal |
À pas de velours
La mariée coupée en deux
La mariée était coupée en deux. Sur la photo, elle portait son visage comme un masque, aussi figé que le masque de mort de la victime, gisant sur le lit derrière moi. En entrant dans la petite chambre, je l'ai contemplée longuement, pale et froide sur le plaid brodé d'argent. Elle était étendue dans son ample robe immaculée avec comme seule parure sur le cœur, une fleur écarlate au pistil orné d'émeraudes de saphirs et de rubis – le manche délicat d'une dague aiguë. Le marié était absent – effacé dans l'ombre de la photo ? partout absent dans la chambre peut être même dans le château. Était-il parti le jour des noces, tel Ulysse pour un long voyage ou bêtement comme Jean-Pierre descendu acheter des cigarettes, la laissant seule sur la photo. Combien de temps Pénélope l'a t-elle attendu ? la photo fanée dit : trop longtemps. Lucas était resté planté à la porte. Il murmura dans mon dos : on dirait la belle dame d'un conte, plongée dans le sommeil éternel. Janvier qui avait commencé à ouvrir les tiroirs ajouta plus prosaïque : la pièce est vide, pas de linge, pas d'objets, rien. – Si répondis-je il y a cette photographie, c'est la clé du mystère. — Paul Sanson |
Soleil oblongue
Les nuages s'effilochent Sous le regard coloré Du soleil oblongue Qui s'endort dans la nuit. — Sylvie Brugeal |
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