Le marteau brise la faïence en esquilles concassées, explose les assiettes en éclats de porcelaine fracassés. La lourde masse fait craquer la céramique, la broie en miettes. La poussière acre monte, les gravats fument. Tout est éparpillé par petits bouts, façon puzzle. Il faut s'armer de patience et de colle. L'esprit doit se rendre, s'éteindre et laisser faire l'œil. C'est l'œil qui navigue dans les vestiges, les débris. Insatiable, il explore les fragments : il compose, écarte, marie. Alors la main soumise et précise agrège, enchâsse, ajuste et scelle. Bientôt tout n'est qu'harmonie. L’œil repus se ferme, l'esprit s'éveille et s'ouvre. — Paul Sanson |