Aquarelle Gérard Miro
Adieu, passé, songe rapide
Qu’anéantit chaque matin !
Adieu, longue ivresse homicide
Des Amours et de leur festin,
Quel que soit l’aveugle qui guide
Ce monde, vieillard enfantin !
Adieu, grands mots remplis de vide,
Hasard, Providence ou Destin !
Fatigué dans ma course aride
De gravir contre l’incertain,
Désabusé comme Candide
Et plus tolérant que Martin,
Cet asile est ma Propontide :
J’y cultive en paix mon jardin.

— Beaumarchais (1732-1799)
Inscription placée dans son jardin, au fond d’un bosquet.