Le volcan du Havre


Au détour d'une rue, tout semble blanc derrière ce passage sous un immeuble ; une voie sans issue ? Mais non dirait le moniteur d'auto-école : « n'avez-vous pas vu, au fond, le panneau stop et le panneau d'interdiction de tourner à gauche ? »

Le reste est bien gris, le bâtiment, les voitures ainsi que quatre formes étranges qui se détachent sur le blanc :  des parasols repliés ? des crayons géants ? des fusées au décollage ? des fenêtres très étroites sur un mur blanc ? mais alors, le maçon aurait perdu son fil à plomb ? un passant me renseigne : c'est un volcan ; un volcan blanc, ce n'est pas courant. Blanc comme une colombe ; d'ailleurs, si l'on survolait le site en avion, on la verrait, la colombe. C'est le volcan du Havre, centre culturel, avec sa colombe, symbole de paix au centre d'une ville qui fut presque totalement rasée pendant la deuxième guerre mondiale puis reconstruite sur ses ruines ; et je me souviens de ces paroles :

« Nous ne voulons plus de guerre,
Nous ne voulons plus de sang, 
...
Déclarons la paix sur terre,
Unilatéralement » (Jean-Ferrat)

— Gérard Miro