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Lui : Voilà, c'est ici, tu peux ouvrir les yeux. Elle les ouvre et sourit en silence. Lui : Alors ? Elle : Je comprends. Lui : Le reflet est plus vivant n'est-ce pas ? Elle : Oui, il bat, il est léger, il sent bon... Lui : Et il a une peau. Elle : Oui, elle est si proche ! ... on voudrait la caresser! Elle : Vite ! mes pinceaux... — Eleonore Sur |
Voilà, c'est ici
Porte parole
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Prenez cette porte jaune. Pourquoi n'aurait-elle pas droit à la parole ? Personne ne l'écoute, personne n'y fait attention. Un jour qu'elle tremblait et tapait sous l'implacable lumière du mistral fou, un passant se moqua : tu es vielle et dégondée, arrête de battre tu va claquer. Chauffé par le soleil et la colère, le goudron qui baigne les veines de son bois lui est monté aux joues. Elle a fait la tête, et pas contente ! Les mots ont poussé comme des boutons, serrés et se montant dessus. Le passant, surpris par la révélation de ce palimpseste mal lavé, scruta les bribes bredouillées et n'y compris rien. C'est pas grave, dit-il, c'est l'intention qui compte. — Paul Sanson |
Ce nuage est bien noir
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Ce nuage est bien noir : - sur le ciel il se roule, Comme sur les galets de la côte une houle. L'ouragan l'éperonne, il s'avance à grands pas. - A le voir ainsi fait, on dirait, n'est-ce pas ? Un beau cheval arabe, à la crinière brune, Qui court et fait voler les sables de la dune. Je crois qu'il va pleuvoir : - la bise ouvre ses flancs, Et par la déchirure il sort des éclairs blancs. Rentrons. — Théophile Gautier, Pluie |
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